En perte dans les régions du sud de la Syrie, proches de la Palestine occupée et de la Jordanie, l’armée syrienne réalise des avancées importantes ailleurs.
C’est surtout dans la province nord de Lattaquié, près de Kassab, et dans la Ghouta orientale à l’est de Damas qu’elle réalise ses plus importants exploits.
Kassab : bataille des collines
Dans la première, proche de la Turquie, elle a lancé la bataille de la reconquête de toutes ses collines qui surplombent la localité frontalière de Kassab. Cette dernière, à majorité arménienne avait été prise le mois de mars dernier par les miliciens tchétchènes et saoudiens avec l’aide de l’armée turque. Ce lundi, l’armée y a restitué les collines 724, 1017 et 959, situées au nord de celle de l’Observatoire 45.
Cet exploit semble avoir été possible grâce à l’opération spéciale lancé dimanche pour contrôler la seule issue maritime dont dispose les rebelles sur la méditerranée dans la province nord de Lattaquié, rapporte le site d’information al-Hadath News.
C’est une unité spéciale commando de l’armée syrienne qui a réussi cet exploit, en lançant l’assaut contre les positions des miliciens situées dans le village côtier as-Samra, connu sous le pseudonyme d’Abou Tanafes. Cette unité est arrivée à la plage dans la nuit de samedi à dimanche, s’est infiltrée vers le commissariat du village en question, situé sur le flanc d’une montagne et occupé par les miliciens. Avec l’aide de l’artillerie installée sur les collines Tchalma, l’unité est parvenue au bout de quelques heures à le contrôler et y brandir le drapeau syrien.
Il y est question entre autre de la mort de l’un des terroristes tchétchènes les plus dangereux, Farès al-chichani (le tchétchène). Les sites jihadistes l’avaient montré menaçant d’égorgement et de mort les arméniens et les chrétiens. Dans la ville de Kassab, un nombre indéterminé d’arméniens ont été tués lors de l’attaque contre cette localité soutenue par Ankara.
Ont aussi péri un égyptien, Abou al-Aqsa al-Masri, ainsi qu’un saoudien Abou Mouhannad al-Jazraoui , signale l’agence Asia News.
Ghouta orientale : Jobar et Mliha
En même temps qu’à Kassab, l’armée syrienne s’active ardemment dans la Ghouta orientale, à l’est de Damas. Ce lundi, elle a lancé une opération de grande envergure en direction de Jobar, en même temps de celle qu’elle mène depuis quelques semaines à Mliha. Toutes les positions où sont retranchés des milliers miliciens dans les deux quartiers y font l’objet d’un bombardement intensif aérien et de l’artillerie.
Samedi, les miliciens avaient détruit l’une des plus grandes usines pharmaceutiques en Syrie, Tamico, située à Mliha, dans le but de découvrir l’avancée des forces régulières. Les dernières informations de la bataille indiquent que l’armée avance au nord-est de Jobar et contrôle désormais la région de la mosquée Taybé au centre du quartier.
Alep : la bataille des tunnels
À Alep, la bataille ne connait pas de répit, sur deux fronts en particulier. Dimanche, elle a été de nouveau secouée par des explosions énormes perpétrées à partir des vieux tunnels de ses vieux quartiers historiques. Selon le correspondant du journal libanais al-akhbar, l’attaque menée par le front Islamique (pro-saoudien) et le front al-Nosra (Al-Qaïda) a visé le bâtiment de la Chambre de l’industrie d’Alep, ainsi qu’un vieux bâtiment situé aux confins avec la vielle ville.
Le canon de l’enfer
En même temps, les miliciens ont pilonné les vieux quartiers Bab al-Faraj et Manchiyyé, où se trouve la plupart des bureaux gouvernementaux ainsi que le grand souk, proche de la mosquée des omeyyades et d’autres quartiers loyalistes. Selon le journal libanais assafir, il y est question de 25 civils tués et de dizaines d’autres blessés.
Le journal assure que ce grand nombre de victimes et du à l’entrée en action d’une nouvelle arme aux mains de la milice de la milice pro saoudienne Front islamique. Il s’agit d’une grande pièce d’artillerie de 200 kg baptisée « le canon de l’enfer ». Selon les dires de la milice, cet engin est capable de tirer des projectiles de 200 kg sur une distance de 5 km. Il succède à une autre arme similaire : « le Canon de Géhenne », lequel était connu pour ses tirs imprécis.
Entre temps, la coupure du courant se poursuit pour le 11ème jour consécutif dans la ville d’Alep, surtout dans les quartiers loyalistes.
Zahra : des chefs abattus
Dans le quartier Jamiyat-Zahra (Zahra), au nord-ouest d’Alep, la bataille se fait très violente. Une unité des forces gouvernementales a repris le contrôle du bâtiment en cour de construction du Palais de justice après plusieurs heures d’accrochages, et celui du Croissant rouge. Parmi les dizaines de miliciens tués figurent un dirigeant de la cellule d’opération de la milice ahl al-Cham (qui combat dans les rangs du Front islamique) un égyptien appelé le cheikh, ainsi qu’un milicien du Caucase combattant dans les rangs de Jaïch al-Mouhajirine wal Ansar, Abou Hareth le Caucase. Un chef du Nosra connu sous l’appellation Abou Dajjana a été arrêté.
Azzaz : entre EIIL et Nosra
De plus, l’aviation syrienne a bombardé le siège de la milice Jaïch Mohammad à Azzaz, localité dans la province nord de la Syrie, proche de la Turquie, tuant et blessant un grand nombre des rebelles. Selon l’agence de presse Asia News, un important chef de milice était présent dans le bâtiment, une villa confisquée à ses propriétaires, lors du raid. Son sort n’a pas été élucidé. Cette coïncidence fait soupçonner aux sources proches de cette milice une trahison dans ses rangs.
Les habitants de cette localité (qui était dans le passé dirigée par la milice Tempête de l’Armée syrienne libre et qui était impliquée dans la prise en otages de 11 pèlerins libanais) accusent le Jaïch Mohammad d’avoir collaboré avec l’EIIL avant son retrait de cette région et puis d’avoir prêté allégeance au front al-Nosra après.
Raqqa contaminé par Deir Ezzor
Raqqa, seul gouvernorat ou l’État Islamique en Irak et au Levant a instauré son diktat, et jusque-là épargné des combats fratricides qui secouent son voisin le gouvernorat de Deir Ezzor, semble à son tour se glisser vers la confrontation. Des combats ont éclaté entre l’EIIL et une autre milice de l’insurrection la Brigade des révolutionnaires de Raqqa, laquelle avait été désavouée verbalement par la milice rivale de l’EIIL, le front al-Nosra, alors que les sources des tribus là-bas assurent que leur collaboration est plus forte que jamais.
Les informations venant des coulisses du front al-Nosra assurent que ce dernier compte transférer la bataille à Deir Ezzor vers le bastion de l’EIIL à Raqqa. En même temps, des sources jihadistes propagent pour les medias (le journal libanais assafir, le site al-Hadath News) que les dirigeants de l’EIIL ont quitté cette ville, et qu’un convoi d’une centaine de voitures 4x4 bourrés de miliciens s’est rendu en Irak.
Al-Hadath news rapporte que les habitants de la ville disent que la plupart des dirigeants de cette milice (qui a été désavouée par le chef d’Al-Qaïda Ayman Zawahiri en faveur du front al-Nosra) l’avaient quittée dimanche, alors que les miliciens qui y étaient restés semblaient perturbés.
Dans les sermons de vendredi, les religieux de l’EIIL ont lancé dernièrement une campagne autour du slogan « Raqqa est égorgée en silence ». Selon le militant Amer Matar qui s’exprimait pour l’AFP, les mères de syriens séquestrés par cette milice se rassemblent tous les jours autour des sièges de l’EIIL pour demander de leurs nouvelles et réclamer leur libération. Dernièrement, rapporte L’OSDH, une femme a pris 40 fouets pour avoir refusé de porter le niqab.
Une mosquée pour Zarkaoui
De plus, il y est question de la décision de l’EIIL de construire dans la ville de Raqqa une mosquée dédicacée au grand terroriste jordanien d’Al-Qaïda, Abou Moussab al-Zarkaoui, rapporte le site al-hadath News. Ce dernier qui est le fondateur de la milice de l’Organisation d’Al-Qaïda en Mésopotamie a été tué par les forces américaines en Irak.
ٌRevers à Quneitra
En revanche, c’est au sud de la Syrie, près de la Palestine occupé et de la Jordanie que les milices prennent leur revanche et surtout dans le gouvernorat de Quneitra.
Selon l’OSDH, ils ont pris le contrôle du versant est de la colline Tal-Ahmar, dans la localité de Kodna, situé entre Damas et le Golan. Et l’armée syrienne s’est retirée. Ils avaient auparavant occupé son versant ouest. Dans la province de Deraa aussi, l’armée syrienne s’est retirée de ses deux barrages aux alentours de la localité de Nawa.
http://www.egaliteetreconciliation.fr/L-armee-syrienne-aux-portes-de-la-Turquie-24989.html