Alors que l'effondrement du PS laisse peu de cartes dans la main de François Hollande, qui a déjà utilisé celle du remplacement de Premier ministre, l'UMP commet l'exploit de focaliser l'attention médiatique sur son financement.
L'ex-directeur de campagne adjoint de Nicolas Sarkozy a reconnu de fausses facturations au nom de l'UMP pour «absorber» les frais de campagne de l'ex-président. Jean-François Copé va répondre aux critiques lors d'un bureau UMP à l'Assemblée réunissant les ténors du parti.
Jérôme Lavrilleux a ainsi reconnu que des meetings de Nicolas Sarkozy ont été indûment facturés à l'UMP par la société Bygmalion, au cours d'une interview sur BFMTV, lundi 26 mai, au cours de laquelle on a pu le voir en larmes.
"Les dépenses de la campagne (...) ont explosé et (...) ont été beaucoup plus importantes. Tout ceci a coûté de l'argent que ne permettait pas d'absorber des comptes de campagne. Une partie a été mise sur les comptes de campagne (...) L'autre partie a été absorbée par l'UMP. (...) Il y a eu un dérapage sur le nombre, non pas sur la valeur, mais sur le nombre d'événements qui ont été organisés dans cette campagne. J'ai pas eu le courage de dire stop, on en fait trop, on va dans le mur. J'ai commis cette erreur. J'ai fait part de mon sentiment. Je n'en ai fait part ni à Nicolas Sarkozy, ni à Jean-François Copé. Jean-François Copé n'a pas été mis au courant de cette dérive en volume de dépense."
"La facturation sur ces événements, c'était une manière de ventiler les dépenses qui auraient dû l'être sur les comptes de campagne. On a une législation sur les comptes de campagne qui est totalement à côté de la plaque (...) Tous les partis politiques, notamment les deux qui vont au second tour, sont obligés d'user d'expédients. Il n'y a pas besoin d'avoir fait sciences-po pour s'en rendre compte. (...) Je note qu'on s'interroge souvent sur nous, et très peu sur l'autre."
Maître Patrick Maisonneuve, l'avocat de la société Bygmalion qui a lancé les accusations de factures bidons contre Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé et l'UMP, est un membre du Parti Socialiste dont il a déjà auparavant défendu plusieurs de ses ténors dont Henri Emmanuelli et Jean-Noël Guérini. Moins de 5 minutes après que ce même Patrick Maisonneuve eut lancé ses accusations contre l'UMP, la police était déjà sur place pour perquisitionner le siège de l'UMP. Le PS sait se défendre.