À l’extrême-gauche, on n’a pas beaucoup apprécié la dernière sortie de Manuel Valls ce week-end. Pour son premier discours devant le conseil national du Parti Socialiste samedi, il n’a pas hésité à employer des mots forts et alarmistes : « Le risque de voir Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2017 existe et oui, la gauche peut mourir. Nous sentons bien que nous sommes arrivés au bout de quelque chose, au bout peut-être même d’un cycle historique pour notre parti. » Il n’a pas hésité à souligner que le gauche n’avait jamais été aussi faible sous la Vème République. Sans doute l’actuel premier ministre veut-il se positionner et se montrer comme la nouvelle vague tout en profitant de l’ancienne mais il vient de prouver l’absurdité de la situation actuelle car si le PS est aussi faible comment peut-il continuer de gouverner en se déclarant légitime ?
Mais il n’est pas le seul à avoir alarmé les socialistes. On a aussi Jean-Christophe Cambadélis, l’actuel président du Parti Socialiste. Invité de «Tous politiques» sur France 24 et France Inter hier, il a confirmé l’analyse de Manuel Valls : « Il ne fait que constater une situation. Dans ce système à trois partis, le PS peut être éliminé à chaque fois. Et on l’a vu dans les élections partielles. Donc, petit à petit, il peut devenir marginal. Il faut revoir la carte d’identité du PS. Il faut surtout revisiter le contenu. » Il a d’ailleurs confirmé implicitement que le parti a perdu 25.000 adhérents en deux ans. Cambadélis s’inquiète aussi d’une possible sécession des députés socialistes qui ne cessent de critiquer des décisions gouvernementales ou de déposer des amendements.
Le PCF a trouvé la déclaration de Manuel Valls, totalement irresponsable. Cependant, le mariage homosexuel, la théorie du genre ont déjà fait perdre une partie de l’électorat de gauche traditionnel, notamment dans les banlieues. Beaucoup des sympathisants socialistes ne comprennent plus une politique qui ne change pas beaucoup du gouvernement précédent. Alors le PS peut ironiser sur la crise au sein de l’UMP mais il n’est pas en meilleur état et son avenir est aussi en questionnement.