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Ce qui gêne le plus ce gouvernement c'est la vérité

Béatrice Bourges, porte-parole du Printemps Français, déclare au quotidien Présent.

Extrait :

"Manuel Valls vous a qualifié de « femme la plus dangereuse de France ». Rappelez-nous dans quel contexte.

J’ai pris ça pour un compliment. Au début je n’ai pas bien compris. Puis j’ai réalisé que nos actions étaient extrêmement subversives. Le danger c’était la vérité. Rien de plus. J’ai pour moi d’être assez détachée de ce que l’on peut penser de moi. J’ai appris ça. Ce qui m’intéresse c’est la vérité. Et je pense que ce qui gêne le plus ce gouvernement qui nous manipule et qui nous enfume, qui vit dans le mensonge permanent, c’est que quelqu’un arrive et dise : c’est un mensonge et voilà la vérité. L’effet est très subversif. La vérité est subversive. Le Printemps Français est dangereux pour le gouvernement. Il a raison de s’en inquiéter. Il est en train de se passer un truc insaisissable que le gouvernement n’arrive pas à maîtriser.

Vous avez réussi à redonner le goût de l’action publique à une catégorie de jeunes qui ne descendaient plus dans la rue et que l’on n’avait pas vus manifester depuis des années. Le mouvement n’est-il pas en train de retomber ?

Le mouvement ne retombe pas mais il se transforme. Ce qui s’est passé l’année dernière est en train de bouleverser complètement la politique française. Les mouvements sociétaux nés l’année dernière ont des conséquences politiques colossales. Ils révolutionnent le paysage politique et les partis politiques ne s’en sont pas encore rendu compte. On va voir ceux qui s’en rendent compte les premiers. Tant sur le fond que sur la forme, c’est tout à fait révolutionnaire pour nous, gens de droite. Sur le fond, les gens sont descendus dans la rue par instinct de survie. Ils se sont dit : la civilisation est en danger. Ils sont descendus en quelque sorte avec leurs tripes et pas avec leur tête. Les gens n’ont pas bougé pour un corporatisme ou pour la défense de droits acquis mais pour défendre des valeurs. Des valeurs de civilisation. Et ça c’est nouveau. Sur la forme, les générations ont renoué ensemble dans un même mouvement. Mai 68 c’était : « on met les vieux au rancart », la Révolution française : « du passé faisons table rase ». Là, on a retrouvé une notion de verticalité entre les générations : grands-parents, parents, enfants, petits-enfants. Véritablement ensemble dans la rue. Et dès qu’il y de la verticalité c’est encore plus solide. Et c’est quelque chose de nouveau aussi. On a renoué entre les générations.

Croyez-vous encore en une solution démocratique, politique, par les urnes ? Comment renverser la situation sinon ?

Je ne vais pas dire que je ne crois en aucun parti. Et j’ai la France chevillée au corps. Je me bats vraiment pour mon pays, car je pense qu’on est en train de tuer l‘âme de nos enfants. Mais je pense que les partis actuels doivent se positionner clairement par rapport aux sujets de civilisation. La frontière va se situer là. C’est-à-dire d’un côté le nihilisme : libéralisme, hommes producteurs-consommateurs, mondialisme, etc. Et puis de l’autre côté, l’homme dans sa transcendance. Je pense que c’est ça qui va fonder la politique de demain et qu’actuellement dans les partis politiques, ça ne se dégage pas encore suffisamment. Qu’est ce qui est vraiment important pour demain ? C’est l’homme avec un grand H. Quelle civilisation veut-on transmettre à nos enfants ? Les solutions pratiques, économiques, sociales, sociétales me paraissent découler de la vision que l’on a de l’homme. Et pour moi l’homme est un enfant de Dieu. C’est en temps que tel que je le respecte dans sa liberté et sa responsabilité. Ce sont en réalité des principes très concrets et pas des vues de l’esprit dont on peut décliner alors une politique cohérente. Je pense que nous devons repositionner le combat dans l’espace spirituel."

Michel Janva

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