Lu dans L'Action Française 2000 :
"Si l'implosion de l'UMP ne saurait que nous réjouir, sa disparition ne peut constituer une fin en soi. Ce ne serait pas la première fois que la droite parlementaire se métamorphoserait. Car,contrairement aux démocrates-chrétiens ou chrétiens sociaux allemands, ou encore aux conservateurs britanniques, dont les partis expriment une tradition forte, la droite française est protéiforme, comme si elle n'arrivait jamais à incarner une tradition politique clairement inscrite dans son histoire, mais servait plutôt l'ambitieux du moment. Elle le doit certainement à sa tradition bonapartiste, succédané de la tradition royale. La Ve République a ainsi connu l'UNR, l'UDR, le RPR et l'UMP, qui, de l'Union pour la majorité présidentielle est rapidement devenue l'Union pour un mouvement populaire, ce qui, évidemment, ne mange pas de pain. Les deux premiers partis ont servi De Gaulle et Pompidou, les deux suivants Chirac et Sarkozy. Mais les temps changent. Car l'UMP se trouve confrontée aujourd'hui à son obsolescence, fruit de ses multiples abandons et de sa lâcheté politiques. Abandon de l'indépendance nationale au profit d'une Europe supranationale et atlantiste, abandon d'une politique économique et sociale cohérente au profit de la fortune anonyme et vagabonde, lâcheté devant le politiquement correct qui, sur le plan des moeurs, de l'immigration, de l'antiracisme, de la repentance ou de l'identité nationale, a fait de la droite le clone honteux de la gauche. Bref, ayant trahi tout ce qui la distinguait de la gauche, la droite parlementaire n'a plus rien pour justifier son existence. Il n'est pas certain, toutefois, que les Français soient suffisamment mûrs pour jeter le bébé avec l'eau du bain. Dommage car, pour une fois, ce serait pleinement justifié !"