Les députés ont voté mardi, en commission des Lois, le blocage administratif de sites« faisant l’apologie du terrorisme », et ce, sans intervention de la justice.
L’Assemblée devra se prononcer en plénière mi-septembre sur l’ensemble du projet de loi de lutte contre le terrorisme.
Quelques heures avant le vote, une commission spécialisée avait durement contesté le projet du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, en rappellant que « le préalable d’une décision judiciaire apparaît comme un principe essentiel, de nature à respecter l’ensemble des intérêts en présence, lorsque est envisagé le blocage de l’accès à des contenus illicites sur des réseaux numériques ».
Mais le projet, très cher au cœur de Manuel Valls sera surement validé en septembre.
Aujourd’hui, comme pour tous les projets de loi concernant les libertés sur Internet (Hadopi, Loppsi 2, Loi de programmation militaire, etc.), des députés de tous bords tentent de s’opposer en vain, à la marche forcée du contrôle d’Internet, priorité de « droite » comme de gauche.
Libertés en danger
Reporters sans frontières (RSF), qui n’a pas pour habitude de critiquer la France, n’y va pas de main morte. Dans son communiqué, ils affirment que cela « pourrait engendrer un recul de la liberté d’information puisqu’il (…) prévoit le blocage administratif de sites internet et augmente les mesures de surveillance ».
A l’heure où certains partent en garde-à-vue pour un tee-shirt Manif Pour Tous pendant que d’autres défilent librement dans nos villes un drapeau du djihad à la main, la lutte contre le terrorisme mériterait d’être bien définie…
Le terrorisme progresse, des centaines de jeunes « Français » partent faire le djihad en Syrie sans que nos services secrets ne soient capables de les intercepter ou de les surveiller correctement et les terroristes sont les premiers au courant de cette surveillance accrue d’internet. Pas moins malins que les autres, ils ont depuis longtemps opté pour une communication sans internet ni le téléphone (Lire à ce sujet Al Qaida en France, de Samuel Laurent).
La « sécurité de tous » ne passera pas par le contrôle d’internet, la censure en revanche, oui.
Et si derrière le mot « terroristes », les seuls opposants politiques étaient visés ?