Après l'invalidation par le Conseil constitutionnel d'une mesure-clé de ce pacte...
Trois élus de l'aile gauche du Parti socialiste, Marie-Noëlle Lienemann, Emmanuel Maurel et Jérôme Guedj, demandent «la suspension immédiate» du pacte de responsabilité et la mise en place d'«une vraie réforme de l'impôt», samedi dans une lettre ouverte à Manuel Valls.
«Nous contestons absolument le bien fondé de ce pacte qui ne répond pas, selon nous, à l'objectif de "redressement dans la justice" que s'était assigné le président de la République», écrivent les trois élus dans cette lettre au Premier ministre transmise à l'AFP. Selon eux, la décision du Conseil constitutionnel d'invalider la mesure d'allègement des cotisations sociales pour certains salariés rend «indispensable la suspension immédiate du pacte de responsabilité et sa remise à plat complète».
«Nous pouvons réussir la deuxième partie du quinquennat»
«Il nous paraît déraisonnable d'engager à la hâte une nouvelle mesure fiscale partielle aux effets incertains», ajoutent-ils, préconisant plutôt «d'en revenir à une promesse de campagne attendue par nos électeurs et par votre majorité: une vraie réforme de l'impôt, qui passe notamment par la progressivité de la CSG et le rapprochement de celle-ci avec l'impôt sur le revenu».
Aux yeux de ces élus, c'est «toute la stratégie économique et sociale du gouvernement qu'il faut aujourd'hui redéfinir» en s'appuyant «sur trois piliers: une stratégie de relance de la croissance au service de l'emploi, la refonte de l'architecture de notre fiscalité et des prélèvements sociaux ainsi qu'une politique industrielle volontariste».
«En associant les forces politiques de gauche et écologistes qui ont permis la victoire de François Hollande à l'élaboration d'une politique nouvelle, nous pouvons réussir la deuxième partie du quinquennat et redresser durablement notre pays», assurent-ils.
Rendez-vous à l'Université d'été
«A l'échelon européen, la France doit opposer au regrettable "pacte de stabilité" une stratégie de relance fondée sur l'investissement et la construction de convergences sociales», selon ces responsables. «Dans l'immédiat, nous devons engager un rapport de force avec la Commission en lui signifiant notre refus de respecter les critères de déficits restrictifs qu'elle nous assigne (...) Il revient à la France, avec d'autres, de porter une voie nouvelle», affirment-ils.
La gauche du PS, a précisé à l'AFP la sénatrice Lienemann, «attend une réponse rapide» de Manuel Valls. Elle est «de toute façon déterminée à remettre la question sur la table à l'Université d'été du PS» à la Rochelle (29 au 31 août).
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