Elysée, ministères, assemblées, ambassades, préfectures et autres administrations abritent des œuvres d’art et du mobilier d’époque. 307 000 objets prêtés par l’Etat à l’Etat pour orner l’intérieur de ses bâtiments officiels. La Cour des comptes rapporte la “disparition” pour l’année 2012 dans les résidences présidentielles, de 32 œuvres (déposées par les musées nationaux) et de 625 meubles (du Mobilier national). L’horloge Boulle au Château de Maisons-Laffite, le dessin de Dufy au musée de Marseille, le Miro à l’ambassade de France à Washington ? « La République » du sculpteur Alexis André ? Disparus !
Parmi les ministères où ces étranges disparitions ont eu lieu, on note les ministères économiques et financiers, où 408 œuvres sur 1128 ont disparu, soit 36,2 %. Mieux encore : au ministère de l’Education nationale, 39 % des trésors se sont volatilisés, et au ministère de la Défense, 41,9 %. Certains objets ne sont pas vraiment volés mais vont agrémenter la maison d’un ancien ministre et seront récupérés éventuellement quelques années plus tard, s’ils le sont… Il n’existe en fait pas d’inventaire complet, ce qui autorise toutes les fantaisies. A l’Elysée, il n’y a pas d’état des lieux. Les chiens de Sarkozy, qui ont croqué quelques accoudoirs et pissé sur le canapé d’époque ne seront ainsi pas poursuivis…
Robert Spieler dans Rivarol N° 3152