Exclusivité du Salon Beige: la diffusion des différents articles du dossier dePolitique Magazine consacré à l'indispensable réforme nationale. Aujourd'hui, Gilles Varange.
Les insuffisances manifestes de la diplomatie française en Syrie n’ont fait que confirmer l’ampleur du déclin de notre présence dans le monde. La cause profonde ne se trouve pourtant pas d’abord chez les diplomates et ceux qui les dirigent. La première exigence est la restauration préalable d'un véritable État souverain.
Au pays de Louis XI et de Richelieu, de Vergennes et de Talleyrand, s’il est une idée ancrée dans les esprits, c’est bien celle attribuant un rôle essentiel à la diplomatie dans la prospérité et la grandeur d’une nation. Ainsi, si le général de Gaulle continue d’être reconnu comme la personnalité politique la plus marquante de notre histoire récente, c’est moins en tant que fondateur d’une Ve République désormais agonisante, moins en tant que redresseur de Finances publiques retombées en déshérence que comme l’initiateur d’un nouveau cours de la politique étrangère française dont il ne reste pourtant, là non plus, à peu près rien. Mais si l’abandon des principes qui guidèrent avec succès l’action extérieure du général-président crève les yeux, la cause en est presque toujours recherchée dans la « trahison » ou le manque de courage de ses successeurs. Évident refus d’admettre la réalité, à savoir que la dilution de notre influence diplomatique n’est que l’une des conséquences les plus manifestes du dramatique affaissement de la puissance française depuis un demi-siècle.
Pas d’influence durable sans puissance. Telle est en effet la loi d’airain de la diplomatie. Si celle-ci peut donner l’impression, aux yeux d’observateurs superficiels, de céder à de périodiques engouements idéologiques, le poids des réalités ne tarde pas à remettre les
choses en place. Rappelons-nous le prestige du maréchal Tito et l’attrait de ses principes de non-alignement auprès d’une intelligentsia française extatique !Souvenons-nous de même des succès d’un Boumediene ayant réussi à faire d’Alger le capitale internationale de l’idéologie tiers-mondiste. Autant en emporte le vent : le titisme est mort en même temps que Tito et la Yougoslavie elle-même n’y a pas survécu. Et les belles théories d’Houari Boumediene n’ont pas préservé l’Algérie de la clochardisation.
LES CONDITIONS DU REDRESSEMENT
Autant d’exemples destinés à nous débarrasser de l’illusion que la prospérité et la grandeur d’une nation sont d’abord tributaires d’une politique étrangère réussie. C’est tout le contraire qui est vrai : la diplomatie ne peut être, dans le meilleur des cas, que la fidèle servante d’une politique intérieure pertinente, créatrice de richesses et génératrice de puissance.
Lire la suite "Réformer la France : L’indispensable libération du carcan européen"