Pour les Britanniques, le dévoilement de la véritable identité de "John" fut peut-être une surprise, mais pour les Français, il y a là comme un air de déjà-vu.
Cinq jours après la diffusion des images terrifiantes de l’exécution du journaliste américain James Foley par un djihadiste « parlant avec l’accent des banlieues populaires de Londres » et présenté par les médias du monde entier comme « John the Executioner », on en apprend davantage sur le bourreau en question. La presse britannique a révélé hier que celui que ses camarades de djihad surnomment « John » en raison de sa nationalité est un jeune homme de 23 ans nommé Abdel-Majid Abdel Bary, fils d’un membre égyptien d’Al-Qaïda qui vivait dans une luxueuse villa d’un quartier huppé de Londres, avant son départ pour la Syrie et l’Irak. On s’était imaginé un pauvre Anglais de souche récemment converti et on découvre un riche Britannique d’origine égyptienne, membre d’une dynastie de terroristes.
Pour les Britanniques, le dévoilement de la véritable identité de « John » fut peut-être une surprise, mais pour les Français, il y a là comme un air de déjà-vu. On se souvient de ce « suspect de type européen » qui avait semé l’effroi à la rédaction de Libé et qui avait été dépeint comme un activiste d’extrême droite pendant trois jours, avant de se révéler être un militant d’extrême gauche nommé Abdelhakim Dekhar. On se souvient également du tueur du Musée juif de Bruxelles qui fut un fasciste de type européen pendant plusieurs jours avant que la police française n’arrête par hasard un certain Mehdi Nemmouche « au profil djihadiste ». On se souvient surtout du monstre de Toulouse « aux yeux bleus » (selon des témoins) qui avait abattu des soldats français musulmans et des enfants juifs, signature évidente de l’extrême droite néo-nazie : Mohamed Merah, donc.