Mark Paslavsky, officier américain, chef de guerre dans le bataillon Donbass a été abattu prés de Donetsk, le 20 août 2014. Il est pleuré à Kiev comme aux USA.
Remontons rapidement les filières historiques pour comprendre qui est cet homme et pourquoi les milices de Kiev arborent des signes nazis sur leurs uniformes et brandissent des croix gammées. Ces milices sont fidèles à leur héros, Stepan Andriïovytch Bandera né le 1er janvier 1909 dans l’Est de l’Empire Austro-Hongrois et mort le 15 octobre 1959 à Munich. Il fut l’un des fondateurs de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) et l’idéologue et chef du mouvement nationaliste ukrainien. Il participa également à la création de la Légion ukrainienne sous commandement de la Wehrmacht.
Stepan Bandera fut avec Stetsko l’auteur de la Déclaration de l’Indépendance de l’Ukraine le 30 juin 1941 à Lviv. Il fut élevé à la dignité posthume de héros national par Vikor Ioutchenko, le prédécesseur de Vikor Ianoukovitch à la tête de l’Etat ukrainien.
En Ukraine il est cependant un héros très controversé. Pour les Novorusses, proches de la Russie qui gagna la guerre contre l’Allemagne, il est au contraire détesté. On comprend ainsi le mur idéologique infranchissable qui sépare la Novorossiya de l’Ukraine de Kiev. C’est l’un des successeurs idéologiques de Bandera, Mark Paslavsky, tout auréolé de l’ancienne gloire du héros, qui vient de mourir en Ukraine, illustration du machiavélisme de la puissance américaine qui sait si bien manipuler les sentiments nationalistes des peuples pour les faire agir suivant ses plans impérialistes.
Mark Paslavsky, en effet, était un officier des Etats-Unis, diplômé de West Point qui a terminé ses jours en Ukraine, à 55 ans, dans les rangs du « bataillon Donbass » ou cours d’une opération à Ilovaïsk le 20 août dernier, prés de Donetsk. Loin de là, de l’autre côté de l’Atlantique, il est tout aussi regretté, comme on peut le lire sur le site du New York Times où sa mort est annoncée.