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La mondialisation contre la diversité.

La mondialisation n’est pas anodine et, si elle fait partie du « paysage » contemporain, elle n’en reste pas moins un souci et, sans doute, un danger, au moins autant pour les cultures que pour l’environnement.

Je ne méconnais pas qu’elle est un fait, mais je persiste à croire qu’elle n’est pas forcément un bienfait, même si la pensée dominante la présente comme une obligation à laquelle il serait vain de s’opposer et à laquelle il nous est demandé de nous plier, faute de quoi nous serions inexistants au monde en tant que nation et en tant que civilisation... Cette même pensée dominante qui nous enjoint de céder à toutes les tentations du libéralisme, qu’elles soient politiques, économiques ou sociétales : le fameux « Jouir sans entraves » peint sur les murs de la Sorbonne par les émeutiers de Mai 68 est devenu l’alibi de ce libéralisme qui rêve de la destruction des frontières et de toutes les limites à son règne matérialiste et commerçant. Bien sûr, je ne parle pas exactement du libéralisme politique d’un Raymond Aron (aujourd’hui souvent cité mais, en fait, assez peu lu par les thuriféraires actuels du Marché libre et sans contraintes...), mais bien plutôt de l’idéologie du « laissez faire, laissez passer » des Hayek et consorts, de ceux-là qui privilégient l’économique au détriment du social quand il faut plutôt rechercher un juste équilibre entre les nécessités économiques et les questions sociales.

Au passage, une anecdote qui me semble révélatrice : alors que je rédige cette note avec un correcteur orthographique qui me confirme que je fais assez peu d’erreurs, au moins sur la manière dont s’écrivent les mots, je constate que le nom Aron est considéré comme une faute quand le nom Hayek ne suscite aucune réaction de ce même correcteur automatique : est-ce si étonnant que cela, en définitive ? Ce système libéral qui se niche jusqu’au cœur des machines n’a guère d’égards pour un penseur qui reste avant tout un philosophe du politique quand, en définitive, le libéralisme contemporain se pense d’abord comme le triomphe de l’économique sur tous les autres domaines (n’est-ce pas, en somme, le fond de la pensée de Friedrich Hayek ?), allant jusqu’à remplacer le mot de « gouvernement », encore si politique et engageant la décision sur ce plan-là et par celui-ci, par le mot de « gouvernance » qui apparaît comme la soumission du politique et de sa décision au seul domaine de l’économique et de la gestion... [....]

La suite sur le blog de Jean-Philippe Chauvin

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