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Le cinéma français sous la coupe des bien-pensants

Propagande. Avec la sortie de “Samba”, comédie à la gloire des sans-papiers et de ceux qui les aident, le cinéma français s’enfonce une nouvelle fois dans un moralisme qui ne date pas d’hier mais se fait de plus en plus pesant, utilisant la fiction pour changer les mentalités.

Il existe un pays merveilleux où les immigrés ne posent pas le moindre problème mais ne sont qu’une source incontestable d’enrichissement mutuel ; une contrée enchantée où, tous sans exception ou presque, ils sont gentils, travailleurs, modestes, laïcs, avides de s’intégrer sans rien renier, naturellement, de leurs racines (car tout peut se concilier, la contradiction n’existant pas dans ce pays de cocagne), généreux, chaleureux, ne connaissant de la violence que celle qu’ils subissent de la part d’une minorité d’autochtones aussi racistes que lâches, et d’une police qui s’obstine à les traquer sans raison valable. Ils sont certes un peu truqueurs, brandissent parfois de faux papiers ou des identités fictives, mais ce n’est qu’un hommage à ce pays fabuleux où ils rêvent de vivre pour de bon, et où ils mèneraient une vie paisible si une législation absurde ne persistait à leur refuser l’accueil fervent qu’ils méritent.

Songerie que tout cela, me direz-vous, au regard d’une actualité où chaque jour apporte son lot de nouvelles qui contredisent ce tableau idyllique et nous confirment hélas, de djihadisme en faits divers en passant par des manifestations croissantes d’un communautarisme agressif, que l’intégration paisible de millions d’immigrés d’origine extraeuropéenne relève plus de la douce utopie que de la promenade de santé, quand bien même une majorité d’entre eux la souhaiteraient : ce pays n’existe pas, ne peut pas exister. Eh bien si, ce pays existe : c’est le cinéma français.

S’il abrite heureusement des provinces plus réalistes, où la vie quotidienne est affrontée dans sa complexité, de la Haine à la Désintégration en passant par Pierre et Djemila, notre cinéma national s’est en effet fait le chantre, depuis quelques années, d’une vision hagiographique de l’immigration, visant à sanctifier notamment les clandestins et à culpabiliser les Français qui ne se montreraient pas assez accueillants voire racistes. Sur nos écrans depuis le 15 octobre, Samba, d’Éric Toledano et Olivier Nakache, en fournit une variante exemplaire. Écrit et réalisé par les auteurs d’Intouchables, le film semble promis à un vaste succès qui, à la manière du récent Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu ?, devrait lui permettre de marquer durablement les esprits.[....]

Laurent Dandrieu 

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