Manuel Valls ne pouvait ignorer que sa fracassante rupture avec les dogmes, les rites et les appellations en cours dans la « vieille maison » y susciterait un tollé général.
Même à une époque où un scoop chasse l’autre, même dans un pays – le nôtre – qui, comme le reste de l’Occident, ne communie plus que dans le culte universel rendu à l’Immédiateté, même s’il arrive à plus d’un homme politique – fût-il de haut niveau – de parler pour ne rien dire et de tenir des propos qui, pieusement enregistrés par le premier micro qui passe, font les gros titres du soir et sont oubliés dès le lendemain, il ne me semble pas inutile de revenir sur l’interview accordée par Manuel Valls à notre jeune confrère L’Observateur.
Il est en effet assez peu croyable que le Premier ministre n’ait pas pesé et repesé la formulation des réponses très directes et très franches qu’il a données aux questions délicates qui lui étaient posées, qu’il n’ait pas lu et relu les épreuves qui lui ont été soumises et qu’il n’ait pas prévu et mesuré les conséquences à court et à plus long termes de ses prises de position.
À la relecture, en tout cas, ses déclarations, qui forment un tout cohérent, peuvent être réparties en trois catégories distinctes.