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Alain Juppé, la tentation de Venise pour la France

Pourquoi un tel engouement si on veut bien aller au-delà de la rassurante élégance du personnage ?   

Il est bien, Alain Juppé. Il n’est plus le gendre idéal, certes, mais l’a-t-il jamais été ? Il a cette élégance discrète, une élégance de chat, cet égoïste mammifère qui retombe toujours sur ses pattes et sait si bien ronronner et se lover au creux de son maître. Mais Alain Juppé n’a plus de maître. Sa seule allégeance, désormais, va aux dogmes qui gouvernent le monde. Lui qui, autrefois, était de droite dans ses bottes s’affirme en majesté un parfait candidat à la magistrature suprême pour quiconque pense large, à défaut de penser loin, haut et profond, en clair pense à gauche et au centre gauche en ce pays. Cette élégance discrète plaît tout autant aux descendants des grandes et antiques lignées bourgeoises pour qui tout doit changer afin que rien ne change (on connaît l’histoire) qu’aux adeptes inconditionnels de la dissolution des mœurs et de notre peuple dans un grand ensemble sans foi ni loi.

Sa parole, très légèrement colorée d’un accent que l’on entend au bord de la Garonne à l’ombre des beaux hôtels particuliers, fait couler un flot ample et rassurant qui n’a plus rien à voir avec le torrent impétueux et menaçant de ses débuts en politique, flot qui s’en va mourir langoureusement dans l’océan des bonnes intentions. Bref, on boit ses paroles comme les meilleurs crus bourgeois, sans modération, d’autant que le millésime est fort respectable. Pour autant, ce vin est-il charpenté ? Oui, si l’on considère que l’ambition personnelle et l’orgueil structurent toute action politique. Rien de bien original, en somme. De ce tonneau on a bu et on boira sans doute encore longtemps.

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