Dans Alternatives économiques de l’été 2014, Guillaume Duval, tout en rappelant que la paix en Europe, même si elle nous semblait historiquement acquise, n’était pas forcément « un acquis irréversible », insistait sur d’autres réalités incontournables que nos sociétés et les États d’Europe semblent dangereusement méconnaître, au risque d’en payer un prix très lourd demain : « Au regard des véritables enjeux du XXIe siècle, les historiens, et nos enfants, jugeront en effet probablement sévèrement les heures, les mois, les années perdus dans ces discussions byzantines autour des 3 % de déficit...
La grande affaire de l’Europe, c’est, ou plutôt cela devrait être, d’accélérer enfin la conversion écologique de son économie. (…) Ici et maintenant, parce que nous sommes la zone au monde la plus dépendante de ressources extérieures qui vont être de plus en plus rares et chères (…). Nous occupons en effet l’espace le plus anciennement industrialisé de la planète et nous sommes pour cette raison ceux qui ont déjà le plus épuisé les ressources minières et les énergies fossiles de leur sol. L’économie européenne ne se redressera jamais durablement si nous ne sommes pas capables de réduire drastiquement et rapidement cette dépendance.
Or, un des effets les plus marquants de l’obsession « austéritaire » qui s’est emparée des Européens, y compris lorsqu’ils sont de gauche comme les dirigeants français actuels, c’est de freiner cette conversion en limitant et en retardant les investissements nécessaires. » Et de souligner, en conclusion de cet article et à propos du projet de loi sur la transition énergétique présentée par Mme Royal que « dans le contexte actuel, il paraît peu probable que les moyens dégagés puissent être à la hauteur des ambitions affichées », ce qui est confirmé par le débat parlementaire de ces semaines dernières sur ce sujet et les réactions qu’il a suscitées parmi ceux qui s’inquiètent des enjeux écologiques de demain pour la France comme pour le reste du monde. Au moment même où le GIEC tire le signal d’alarme sur un réchauffement climatique qui semble s’accélérer, non pour des raisons naturelles mais du fait des activités humaines, industrielles comme individuelles, c’est regrettable...
En fait, ce n’est pas tant l’abandon de l’écotaxe, abandon plutôt bienvenu au regard des conditions de sa récolte laissée à une société privée... autoroutière (70 % des parts d’Ecomouv’ sont détenues par la société italienne Autostrade, ce qui est plutôt surprenant au regard de la taxe elle-même !), qui est le plus ennuyeux dans cette affaire de réchauffement climatique et de transition écologique (même si c’est de cela dont on a beaucoup parlé ces jours derniers) : ce qui est le plus inquiétant, c’est le flou des moyens pour atteindre les objectifs annoncés et la faiblesse de ces derniers au regard des enjeux. La montagne semble bien avoir accouché d’une souris...[....]
La suite sur le blog de Jean-Philippe Chauvin
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