Source : ojim.fr – Pour l’observateur des médias il ne suffit pas de s’étonner de l’indulgence soudaine que montre la presse dominante à l’égard d’Alain Juppé, il faut montrer qu’elle est délibérée et qu’elle obéit à un plan concerté dont le passé nous a offert maint exemple.
Ainsi à l’approche de chaque élection américaine, la partie de la presse française qui a son couvert dans les sphères libérales de gauche nous vante-t-elle les mérites de “son” candidat jusqu’à défendre par exemple avec une belle unanimité un John Kerry qui n’avait aucune chance. De même, lorsque Ségolène Royal était en lice contre Nicolas Sarkozy, la candidate socialiste chilienne à la présidentielle, Michelle Bachelet, était-elle couverte d’éloges par les magazines les plus recommandables en France, de Télérama à l’Express, afin de montrer que Ségolène pouvait prétendre à la victoire.
Alain Juppé est l’homme de droite idéal tel que façonné par la gauche hâtivement avant une élection quand elle a compris qu’elle allait perdre la main, et qu’elle devra se contenter de revenir aux méthodes de la subversion. Tout est bon pour le pousser sur le devant de la scène. Lauréat du prix de l’humour politique (!), le maire de Bordeaux a été sacré « homme politique de l’année » par le magazine GQ, sans que personne ne puisse dire quelle est la réalisation politique de l’ancien premier ministre méritant cette distinction.
Matthieu Pigasse de son côté, a incité le magazine le plus violemment prescripteur de son groupe, Les Inrocks, à placer l’ancien Premier Ministre en tête de gondole pour la présidentielle, sans doute pour montrer que ses 70 ans ne sont pas un handicap puisqu’il attire les fans d’Iggy Pop et d’Étienne Daho. « C’est la Juppémania », s’exalte le magazine dans un formidable exemple d’« analyse » auto-prescriptrice… La ficelle est aussi grosse que celle que nous dénoncions ici-même et qui consiste à présenter Juppé et Hollande comme seuls en lice sur une photo de couverture. Le même Mathieu Pigasse, actionnaire du Monde, n’étant peut-être pas étranger à l’affaire Jouyet telle que révélée par ce journal et visiblement dirigée contre l’un des adversaires de Juppé, François Fillon.
De là à conclure qu’Alain Juppé, pour reprendre une formule célèbre est non seulement « le meilleur », mais le plus à gauche d’entre nous, le pas est vite franchi pour les gens perspicaces, et c’est chose faite.
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