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Sédation forte d'une opinion publique en phase terminale

Communiqué de Laissez les vivre :

"C'était un 26 novembre : en 1974, Mme VEIL à la tribune de l'Assemblée ; en 2014, M. CLAEYS, dans une tribune du quotidien "Libération". Pour l'opinion publique, c'est bien une sédation forte et terminale que propose le député CLAEYS dans son entretien au quotidien " Libération" en date du 26 novembre 2014 et elle ne sera consciente de rien ne souffrira pas puisque lui seront retirées alimentation et hydratation considérées comme des traitements en l'occurrence pour elle information et sens des mots.

Le mot "euthanasie" est supprimé, car sa consonance évoque bien trop l'état national-socialiste ou état nazi ainsi que l'avait déjà déclaré M. KOUCHNER (ancien ministre de la Santé) au procès de cet encombrant Docteur BONNEMAISON dont l'acquittement le 26 juin dernier pourrait bien faire désordre aujourd'hui (il sera d'ailleurs rejugé en appel à Angers sans doute dans une relative discrétion).

En fin de compte plus question de faire de son procès comme cela avait été un temps envisagé le "Bobigny de l'euthanasie" mais non bien sûr, il ne s'agit pas de légalisation de l'euthanasie : non, cela n'a absolument aucun rapport.... Le projet ou la proposition de loi, (au vu du discrédit actuel de l'exécutif, il est hautement vraisemblable qu'il s'agira plutôt d'une proposition de loi (texte d'initiative parlementaire) prévoira la possibilité "d'une sédation profonde et terminale jusqu'au décès" et, ce, "dans un délai non déraisonnable" et cela permettra, selon le député CLAEYS, de régler la quasi-totalité des cas dont celui de Vincent Lambert qui, première contradiction, n'avait pourtant pas laissé de directives écrites.M. CLAEYS pense t-il ainsi pouvoir assimiler directives personnelles et déclarations d'une partie de l'entourage du malade ?

Le député propose de rendre "contraignantes les directives anticipées" ce qui était déjà le cas et si une demande "sortait du cadre" ce serait au médecin de répondre et "de se justifier devant un collège de médecins". Il affirme par ailleurs de pas être personnellement hostile à l'idée d'une légalisation du suicide assisté particulièrement demandée par l'A.D.M.D mais avoir voulu "rester dans une démarche commune" avec M. LEONETTI, personnalité très consensuelle et très populaire. Sans doute, s'agit il d'une conséquence des rendez-vous organisés par les deux députés au sein même de l'Assemblée Nationale le 8 octobre avec les Grands Maîtres de trois grandes loges : Grand Orient, Grande Loge de France, Grande Loge Féminine de France au cours desquels la marche à suivre aurait pu leur être suggérée :avoir l'air de réfléchir longuement (près de six mois) alors que tout était déjà prêt, n'utiliser ni le mot euthanasie, ni celui de suicide assisté, ne plus se complaire à évoquer les faits divers de suicide assisté car si l'affaire BOUCHETON avait fait grand bruit cet été, on peut constater que depuis début octobre les récentes affaires de suicide ont rencontré peu d'écho dans la presse françaises'il s'agisse des faits divers des pays étrangers tel l'affaire Brittany MAYNARD aux Etats Unis ou du pompier belge Kevin CALMET, tous deux trentenaires et atteints de cancers au cerveau ou des affaires françaises de suicide de couple pourtant spectaculaires tel celle de l'hôpital Amboise Paré comme si elles ne cadraient pas avec le calendrier souhaité par la franc-maçonnerie.

Le texte doit être remis au Premier Ministre le 10 décembre prochain et être ultérieurement présenté au Parlement. Vraisemblablement adopté à une très large majorité, ce dernier pourra être interprété dans un sens encore plus favorable à la culture de mort au gré des différentes missions d'évaluation qui ne manqueront pas d'en renforcer la portée comme ce fut le cas pour la loi Léonetti de 2005. En 1984, au 5ème Congrès mondial des associations pour le droit de mourir dans la dignité, Helga KUHSE, déléguée australienne déclarait : "Si nous pouvons obtenir des gens qu'ils acceptent la possibilité de supprimer tout traitement et tout soin, spécialement toute alimentation, ils verront alors combien la mort est un chemin douloureux,et ils accepteront pour le bien du malade l'injection létale." Nous n'en sommes pas tout à fait rendu à ce stade mais pas loin et l'urgence budgétaire des déficits de la Sécurité Sociale fera le reste, il est d'ailleurs significatif à cet égard que le Québec ait voté le 12 juin 2014 une loi d'aide active à mourir alors que son budget venait de l'être. Ainsi, tel que l'avait cyniquement pronostiqué et souhaité M. ATTALI : "L'euthanasie deviendra un mode essentiel de gouvernement des sociétés futures" mais cela il faut éviter de le rappeler aujourd'hui pour hâter de faire passer une loi qui vraisemblablement sera présentée comme un perfectionnement de la loi LEONETTI à une opinion publique en état de sédation."

Michel Janva

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