Note du C.N.C.: Nous reprenons ce texte très lucide de Xavier Eman dont nous partageons évidemment le constat. Celui-ci ne risque pas, malheureusement, de changer grand chose mais au moins, les choses auront été dites. Arrêtons de mentir (à nous-mêmes et aux autres), on sait tous que ça se passe comme cela dans le "milieu"...
J'entends bien ce camarade lorsqu'il dit que cela fait dix ans qu'a été entamée une critique du « milieu » faf et qu'il serait peut-être bon de passer à autre chose, à des perspectives plus « positives »... Le problème est que ces dix ans de critiques, venues de divers horizons, n'ont absolument rien changé, n'ont abouti à aucune modification profonde ou même relative, à aucune évolution salutaire, individuelle ou collective... Le plus frappant étant peut être le fait de voir les mêmes personnes applaudir les constats les plus acides et les plus implacables et se vautrer dans les comportements dénoncés dès le lendemain. Notre époque est véritablement, et fondamentalement, celle du triomphe de la schizophrénie. Je me ballade avec « Pour une critique positive » de Venner dans la poche, sans me rendre compte que c'est de moi qu'il parle... Notre milieu est plus dérisoire, atomisé, inopérant, mythomane et stérile que jamais, nous avons même réussi à devenir tricards – ou passagers clandestins honteux - dans le grand parti patriote aux portes du pouvoir.
Création littéraire : néant. (On aime la culture, on défend notre patrimoine, on se branle sur les hussards... « Livr'Arbitres » seule revue littéraire de chez nous : 60 abonnés. Tu sais qui c'est Michel Déon? Il ne s'est pas tué en Aston Martin en se faisant sucer par une demie-pute, ça ne m'intéresse pas..)
Scène musicale : néant. (Un exilé seul au fin fond de la Chine parvient à faire trois groupes, 25 concerts et 50 chansons, mais en France c'est impossible, trop compliqué, trop dur...).
Présence dans la rue: néant (J'ai tellement entendu de récits de supers bagarres et de méga fights, vu de tatouages hardcores et de bonhommes bodybuildés que je me demande bien comment les antifas peuvent cartonner nos – rares - locaux et tarter des gonzesses dans la rue en absolue et totale impunité... Par contre, petit Marcel, qui a tenu des propos trop pro-ukrainiens sur les réseaux sociaux, lui, il n'a qu'à bien se tenir ! Tout comme Jean-Michel qui a dit du mal de tel groupe - c'est Marco du stade qui me l'a répété - à l'anniversaire de Virginie... Lui, ca va être chaud pour sa gueule!)
Les seules réussites, celles de la réinformation et de la mémoire, sont tenues à bout de bras par un poignée d'anciens épaulés par les éternels 4 ou 5 mêmes « jeunes » - qui ne le sont plus vraiment- et dont tout le monde se contrefout, tordant le nez parce qu'ils sont « trop ceci » ou « pas assez cela ».
Nous sommes devenus si vains et pathétiques que le moindre second couteau, troisième ciseau, quinzième violoniste du « système » prétendûment tant honni, qui a publié deux livres ou est passé une fois à la télévision et daigne nous approcher, est accueilli comme le messie, adulé et célébré, sucé jusqu'à l'os.
Pas très étonnant lorsque l'on passe son temps à s'excuser, à feindre, à composer, à quémander. Crevards sociaux, on rentre dans le rang pour un Smig amélioré et on appellera ça « entrisme » dans les soirées.
Mais surtout ne changeons rien. On prend les mêmes et on recommence. Et on est quand même très contents de soi, car on a plein de « like » sur facebook.
Source: A moy que chault 2.