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Entre le PS et le Front de gauche, le coeur des écologistes balance

La perspective d'un remaniement au lendemain des élections cantonales ravive les divergences stratégiques au sein du parti écologiste, qui peine à présenter une stratégie d'alliances cohérente

Branle-bas de combat chez les écologistes. A l'approche des élections départementales, le parti est l'objet de toutes les convoitises. Dans le giron du pouvoir, un bruit court: François Hollande songerait à un remaniement technique au lendemain des élections cantonales de mars prochain. Une occasion rêvée pour le président de faire revenir au gouvernement les écologistes afin d'élargir son assise à gauche tout en entravant la construction d'une gauche alternative que certains comme Cécile Duflot et Jean-Luc Mélenchon tentent d'amorcer.

En interne, la tension produite par la divergence de vues entre certains parlementaires écologistes et le reste du parti redouble d'intensité. Invitée ce vendredi matin sur France Info, la secrétaire nationale d'EELV et plutôt proche de Cécile Duflot confirme les tractations, mais souffle le chaud et le froid: «La question ce n'est pas de savoir si on a envie ou pas envie». «Si le Président a décidé de mettre l'écologie au cœur de ses politiques, je suis toujours d'accord pour discuter», affirme Emmanuelle Cosse. Avant de temporiser: «Si les écologistes ne sont pas retournés au gouvernement, c'est parce que nous n'avions plus les moyens d'agir (…) J'ai rejoint EELV parce que je crois que les questions écologiques ne sont pas encore assez prises en compte. Je veux sauver la planète très sérieusement. La question ce n'est pas de savoir ‘est ce que je veux sauver Hollande à la prochaine présidentielle'.

Alléchés par les perspectives d'un retour des écolos aux manettes, le sénateur Jean-Vincent Placé, ou les députés François de Rugy et Barbara Pompili sont dans les «starting blocks». «Nous devons être dans le gouvernement qui va gérer la conférence climat à la fin de l'année», fait valoir le député François-Michel Lambert dans le Parisien ce vendredi. Par ailleurs le projet de construire une alternative de gauche au PS hérisse les composantes plus centristes du mouvement. «Pour les deux années qui viennent, on ne peut pas se contenter de regarder passer les trains avec Mélenchon, on doit essayer de faire évoluer la cause écolo au gouvernement», plaide le député Denis Baupin.

Cantonales: des alliances à géométrie variable

«Attention contrairement à ce que veut faire Manuel Valls, le mouvement n'est pas coupé en deux. Ce sont juste trois ou quatre personnalités qui lorgnent sur un poste de ministre», tempère le porte-parole EELV Julien Bayou. De son côté Cécile Duflot, elle, vise toujours 2017. Avec Emmanuelle Cosse, elle observe avec attention la dynamique de Podemos et Syriza. Les deux responsables écolos verraient bien les élections de mars prochain comme un ballon d'essai pour des convergences avec le Front de gauche. «C'est la cacophonie permanente (…) Ça devient compliqué d'avoir un groupe parlementaire en contradiction avec le parti», déplore le député EELV Sergio Coronado dans les colonnes du quotidien.

En effet la carte des listes présentées aux cantonales s'annonce bariolée et la stratégie peu compréhensible. «Dans un tiers des départements où nous nous présentons, nous partons en autonomie. Dans près de 40% des cantons, nous sommes alliés à au moins une composante du Front de gauche les écologistes, et pour 20% seulement nous partons avec le PS», résume David Cormand, en charge des élections à EELV. «Il n'est pas sûr que ce soit très lisible et très efficace électoralement», déplore Sergio Coronado. Les débats futurs s'annoncent nourris: au lendemain de législative partielle du Doubs Jean-Vincent Placé avait jugé «irresponsable», tout rapprochement des Verts avec la gauche radicale et laissé planer la menace d'une division du parti.

Marc de Boni

source : Le Figaro lien

http://www.voxnr.com/cc/politique/EukFAFVkEpMyHpmIaP.shtml

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