De quoi a-t-on besoin pour disqualifier le vainqueur d’une élection ? De médias aux ordres, de fonctionnaires zélés, d’un climat de suspicion entretenu plusieurs mois à l’avance, et d’une rhétorique habile pour délégitimer l’adversaire.
Les foucades du citoyen Valls sur le prétendu antirépublicanisme du FN ont fait le « buzz », comme on dit aujourd’hui. Néanmoins, elles ont vite été rangées par l’ensemble des observateurs politiques dans la catégorie de ces escarmouches verbales d’avant-scrutin, généralement sans lendemain, auxquelles nous sommes habitués depuis que le FN est devenu une machine électorale de première force.
Pourtant, clamer haut et fort que « le FN n’est pas un parti républicain », qu’il représente un « immense danger » pour la France et qu’il faut le « combattre jusqu’au bout » n’est pas anodin. Bien au contraire, ces propos pris dans leur sens littéral – et on ne voit pas pourquoi il n’en serait pas ainsi – sont d’une violence inouïe et préfigurent des heures sombres pour la démocratie.