Lors du conflit algérien, qui a duré de 1945 à 1962, plus de 210 000 algériens ont combattu aux côtés des soldats français pour défendre une Algérie française. Pour nos accusateurs algériens ce ne sont que des renégats qui ne méritent ni considération ni compassion et ceci malgré les crimes violents qu’ils ont eu à subir du Front de Libération Nationale (FLN). Pour notre élite politique déracinée, ces harkis ont été jusqu’à nos jours des personnes fort encombrantes. La République, face à cette guerre appelée pendant longtemps simple maintien de l’ordre, ne sut jamais prendre ses responsabilités. Les jeunes soldats français, envoyés combattre le FLN dans son maquis, n’eurent que très peu de reconnaissance pour leur jeunesse perdue à faire une guerre inutile.
Sur l’Algérie, nous devrions avoir un discours clair. Expliquer qu’avant la présence française, l’Algérie n’existait pas en tant que pays et nation. Avant l’arrivée de l’islam, au VIIème siècle, la partie nord de ce grand territoire appartenait à l’empire byzantin, héritier de l’empire romain. Les musulmans, lors de leur conquête, réprimèrent avec brutalité la résistance des tribus Berbères qui furent contraintes de subir une arabisation forcée de la part des vainqueurs. Sous la domination ottomane, du XVIème siècle jusqu’à l’arrivée des français en 1830, les barbaresques d’Alger vécurent de façon autonome face à la souveraineté turque. Ils s’enrichissaient grâce aux pillages et à la vente des esclaves qu’ils capturaient le plus souvent sur les côtes européennes. Malgré leur pouvoir de nuisance sur la méditerranée occidentale, les deys d’Alger ne contrôlèrent jamais plus qu’une petite bande côtière. Il fallut vraiment attendre l’intervention des forces armées françaises pour voir l’Algérie prendre forme et être découpée en trois départements français par la IIème République en 1849. De nombreux colons vinrent s’installer en Algérie, mirent en valeur ses terres par un savoir faire agricole et équiperont le pays par leurs ingénieurs (image en Une : le pont El-Kantara à Constantine construit en 1860, photochrome datant de 1899).
A la fin de la seconde guerre mondiale, les Européens représentaient 10% de la population mais élisaient injustement le même nombre de députés à l’assemblée nationale que les citoyens français musulmans. Cette inégalité, renforcée par la faiblesse des dirigeants de la IIIème République, ainsi que le séparatisme attisé par la barrière culturelle et cultuelle de l’islam firent que les débats allèrent rapidement s’envenimer pour laisser la place à la guerre d’indépendance. Malgré la citoyenneté française donnée par Napoléon III en 1865 aux algériens musulmans, ceux-ci restaient « régis, en matière de statut personnel, par la loi coranique ou par les coutumes berbères. » Cette citoyenneté de seconde zone, établie à l’origine pour respecter la culture islamique, ne permit jamais d’unifier pleinement l’Algérie française.
Très tôt, le cri de guerre du FLN fut, « nous sommes algériens, musulmans et arabes. » Ceci ressemblait beaucoup, sur fond d’indépendance, à un appel au djihad. 16 000 musulmans furent exécutés par les fanatiques du FLN uniquement pour leur appartenance à un autre parti que le leur. L’Armée de Libération Nationale (ALN), branche armée du FLN, sema la terreur aussi bien auprès des civils européens que musulmans. Tortures, viols, égorgements, éventrations, mutilations faciales, rien ne fut épargné à la population algérienne.
Face à cette violence, l’armée française est accusée d’avoir mené une guerre sale. Des documentaires, des films nous expliquent comment les officiers de renseignement torturaient ces algériens « combattants héroïquement pour la liberté ! » Vu sous cette forme, cela parait émouvant et révoltant. Mais si nous avions le courage de nous pencher légèrement pour renifler l’odeur nauséabonde des fausses communes du FLN, remplies de cadavres anonymes algériens et de pieds noirs lâchement abandonnés, notre écœurement n’en deviendrait que plus tenace. A l’époque où notre président Hollande s’excuse de tout et pour tout, je vous avoue que cet esprit de repentance me devient insupportable et de ce fait je ne peux que féliciter Robert Ménard d’avoir honoré la mémoire d’Hélie de Saint Marc, officier exemplaire de la Légion étrangère.
Vincent Rev