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Zone euro : 2017 sera une année catastrophique (Natixis)

Dans une étude publiée le 17 mars dernier, le groupe bancaire, né de la fusion des groupes Caisse d’Épargne et Banque populaire, fait part de son pessimisme à moyen terme. Le pôle de recherche économique de Natixis craint en effet que plusieurs facteurs qui se cumulent conduisent à ce que 2017 soit une très mauvaise année pour la zone euro.

• Le rééquilibrage du marché du pétrole après la baisse du prix du pétrole en 2014 devrait conduire à une remontée de ce prix, d’où une perte de demande et de croissance, et le retour de l’inflation à un niveau voisin de l’objectif de la BCE

• La BCE devrait donc arrêter le Quantitative Easing, d’où remontée des taux d’intérêt à long terme, normalisation des primes de risque, ré-appréciation de l’euro; en conséquence des difficultés pour les investisseurs (qui ont accumulé des actifs avec des rendements et des primes de risque faibles); des difficultés pour les emprunteurs publics et privés, un recul de la demande;

• Dans certains pays (France, Espagne, Italie), la nécessité de réaliser un ajustement budgétaire important dans un environnement plus défavorable: croissance plus faible, taux d’intérêt plus élevés.
Tous les facteurs qui soutiennent la croissance en 2015 – 2016 (baisse du prix du pétrole, dépréciation de l’euro, taux d’intérêt nuls, report de l’ajustement budgétaire) s’inversent donc, d’où une croissance qui, au lieu d’être nettement supérieure à la croissance potentielle comme en 2015 – 2016, devient en 2017 inférieure à la croissance potentielle.

Celle-ci ne semble pas de plus devoir devenir plus forte, avec la poursuite du sous-investissement des entreprises.

La croissance de la zone euro devrait être assez bonne en 2015-2016 (graphique 1) grâce à un ensemble important de facteurs favorables:

• la baisse du prix du pétrole et du coût de l’énergie importée (graphique 2);

• la dépréciation de l’euro (graphique 3);

• le niveau très bas des taux d’intérêt (graphiques 4a – 4b);

• le report dans le temps de la correction des déficits publics dans certains pays (France, Italie, graphique 5).

Malheureusement, nous pensons que, avec l’inversion de ces tendances, l’année 2017 devrait être une mauvaise année pour la zone euro.

1) Remontée du prix du pétrole

La baisse du prix du pétrole en 2014 (graphique 6) déclenche un rééquilibrage du marché du pétrole:

• la production de pétrole cher va être freinée, en particulier aux États-Unis où déjà on observe une forte baisse des forages (graphique 7);

• la demande mondiale de pétrole (graphique 8) va être stimulée

Si la production américaine se stabilise ou même recule un peu en 2016 (graphique 9), le rééquilibrage du marché du pétrole mondial sera assez important, et le prix du pétrole devrait remonter à partir de la fin de 2016.

Ceci entraînerait dans la zone euro:

• une perte de demande, symétrique du gain de demande de 2015;

• le retour de l’inflation vers l’objectif de la BCE;

l’inflation sous-jacente devrait en effet être voisine de la hausse du coût salarial unitaire, soit 1,2% par an (graphique 10); et l’inflation totale devrait être nettement supérieure à l’inflation sous-jacente, comme aujourd’hui elle est inférieure (graphique 11).

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