Suite à son audition hier, à l’Assemblée nationale, Ludovine de la Rochère déclare à Famille chrétienne :
"Nous avons été convoqués par la commission d'enquête sur les missions et modalités du maintien de l'ordre républicain. C’est une commission qui a été mise en place sur les questions d’ordre public à la suite des manifestations contre le barrage de Sivens, et du décès d’un jeune homme. La question était de savoir s’il fallait faire évoluer les pratiques ou la législation dans le domaine de l’ordre public.
Quelle a été la teneur des échanges ?
L’audition s’est déroulée de manière très positive et intéressante. On a eu le temps d’exposer les difficultés auxquelles nous avons été confrontés durant nos manifestations. Nous avons évoqué la préparation des événements, qui a parfois été extrêmement difficile, avec par exemple un très grand nombre d’interdictions. Mais aussi le déroulé de l’événement en lui-même et la manière dont ont été traités parfois les manifestants, notamment de manière scandaleuse le 24 mars 2013, où un grand nombre d’enfants, de femmes enceintes et de personnes âgées avaient été aspergés de gaz lacrymogènes. Nous avons pu insister sur l’ampleur des faits qui nous concernent : un très grand nombre d’arrestations, de gardes à vue, de menaces et d’interdictions.
Autre point sensible, nous avons dénoncé l’utilisation politique des prétendus incidents survenus dans nos manifestations. Le gouvernement a en effet voulu faire croire que nous étions violents, en mentant à ce sujet et en exagérant les faits. La Commission a reconnu que, dans toute manifestation, il y avait des perturbateurs et qu’en ce qui nous concerne, cela se déroulait d’ailleurs toujours après nos défilés.
[...]Au départ, ils avaient l’idée que le traitement que nous avions eu était tout à fait habituel, mais je crois qu’ils ont été ébranlés dans cette conviction. Nous avons pu démontrer, au moins pour une part, le deux poids deux mesures. [...]
Quelles vont être les suites ?
Cette commission a vocation à apporter des propositions qui peuvent conduire à une évolution législative. Je crois qu’il y a la possibilité d’une évolution des démarches et du délai imposé pour l’organisation de tels événements, sur lequel aujourd’hui la préfecture peut « jouer » et ainsi rendre les choses très difficiles pour qui veut organiser une manifestation.
Plusieurs fois, les interdictions nous étaient par exemple annoncées le vendredi soir, ce qui nous empêchait de faire un recours au Tribunal, fermé le samedi. Ce n’est pas normal. Peut-être que sur ce point la commission décidera d’un certain nombre d’évolutions qui changeront la donne. J’espère aussi que cela incitera les autorités à être plus respectueuses de la démocratie et des libertés fondamentales."
Michel Janva http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html