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L’Université d’été pour Tous : une tentative de pérennisation et de politisation du mouvement social de 2013

Sas vers la radicalisation ou la normalisation, LMPT offre aussi la possibilité d’une reconversion pour ceux de ses membres dont l’éternel militantisme, souvent condamné à la marge et à l’ombre, a retrouvé des couleurs à l’occasion des manifestations. Une partie des cadres du mouvement se retrouve ainsi à la fin du mois d’août 2013 pour une Université d’Eté pour Tous dont le programme, publié sur internet, est intitulé, sans grande sobriété, « Nous sommes le peuple » : 
 
Après le soulèvement populaire et spontané des derniers mois, il est temps de nous former en profondeur afin de répondre aux nouveaux enjeux politiques et sociaux qui s’annoncent. Venez nous rejoindre pour une semaine de formation du dimanche 25 août au dimanche 1er septembre à Lignières dans le Cher (18160). L’Université d’Eté pour Tous est un moment d’amitié, où une jeunesse animée d’une même conviction va se retrouver, échanger et tisser des liens durables. 
 
Le choix même des intervenants ne va pas sans refléter une certaine sensibilité. Tandis que, du point de vue des organisations, Béatrice Bourges et le Printemps français marquent le terrain, on note la présence de collectifs tels que Ta ville en action, les Mères Veilleuses et le Camping pour tous de Samuel Lafont. Sur le front des portails, le site Nouvelles de France occupe la première place. L’invité-vedette n’est autre que Robert Ménard, ancien secrétaire général de Reporter sans Frontières, alors candidat à la mairie de Béziers et engagé dans un pas de deux avec le Front national. Mais le magistère intellectuel de cette Université pour tous revient sans conteste à Gérard Leclerc dont l’autorité et l’influence sont à l’inverse de son peu de propension à jouer les chefs de bande. 
     La liste des lectures recommandées et des livres disponibles à l’achat, comme il se doit dans ce type de réunion, est en soi éloquente. Outre un excellent ouvrage sur la droitisation de la vie politique (ndlr : l'auteur parle de son livre Voyage au bout de la droite), les animateurs conseillent aux « campeurs » les œuvres classiques et incontournables d’Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution de France, de Joseph de Maistre, Considérations sur la France. Pour compléter ce corps doctrinal d’un savoir plus historique, ils font valoir les fondamentaux que sont La Révolution française de Pierre Gaxotte, Vendée : du génocide au mémoricide : Mécanique d’un crime légal contre l’humanité, sous la direction de Reynald Secher, et Le livre noir du communisme, sous celle de Stéphane Courtois. Soit le vade-mecum de l’anti-moderne mâtiné d’antitotalitarisme. 
 
Gaël Brustier, Le mai 68 conservateur

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