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Vers une recomposition des lignes à l’intérieur du Front National

Extrait de l'analyse de Bernard Antony sur l'actualité du FN :

"[...] Jean-Marie Le Pen n’a hélas jamais voulu en finir avec ce « détail » qui n’en est pas un, avec simplement les mots de la vérité. Car les chambres à gaz ne furent certes pas le seul moyen d’extermination de l’entreprise génocidaire nazie. Mais elles constituèrent en quelque sorte la révélation d’une barbarie scientifique industrielle, celle de moyens de tuerie massive que déjà avaient demandé aux chimistes de l’époque les exterminateurs de la Vendée.

[...] Or, avec son insupportable « détail », il a offert à la médiacratie totalitaire néo-bolchevique, une belle occasion d’amalgame pour discréditer en vrac toute la droite nationale et la pensée non gauchistement idéologisée en général. Ainsi, en évoquant par ailleurs le régime de Vichy simultanément à sa réitération du « détail », offre-t-il à l’inquisition de l’intellocratie de la gauche, l’occasion d’amplifier encore sa vigilance liberticide.

[...] Il semble que dans le Front National l’on soit toujours méfiant, avec raison, par rapport à l’entrisme récurrent de certains individus issus de groupuscules de nostalgiques ; peut-être bien moins cependant à l’endroit d’autres formes de pénétration et de noyautage... Pour notre part nous y fûmes sans cesse très opposés à l’emprise de courants néo-païens antichrétiens et racistes. Aujourd’hui ce qui est navrant, c’est que la nostalgie gaulliste soit ardemment portée par son principal responsable médiatique et conducteur intellectuel. Florian Philippot la synthétise d’ailleurs non sans talent avec sa propre idéologie néo-chevènementiste, jacobine, étatiste et laïciste. [...]

Encore une chose : nous avons entendu notre ami Bruno Gollnisch, exiger qu’au Front national on dise enfin aujourd’hui clairement si la ligne politique avait changé ou non. Cela nous a un peu étonnés. Bruno Gollnisch ne peut vraiment pas décemment faire semblant d’ignorer que c’est depuis des années que ça a changé ! Ça a changé très évidemment depuis l’ascension fulgurante de Marine au Front National avec l’aide de son mari Eric Iorio, c’était au début des années 2000. Elle mena alors une campagne très active de réunion et dîners-débats pour la non remise en cause de la loi Veil en faveur de l’avortement. Elle bénéficia de l’entier soutien de son père, alors vivement hostile à mes communiqués exprimant mon total désaccord. Pour Marine j’étais devenu comme un adversaire. On peut le vérifier à la lecture de son livre « À contre-flots », d’un laïcisme très agressif (mais très cahotant sur l’islam). Le titre était évidemment bien choisi pour couvrir le fait qu’en réalité elle entendait désormais nager le plus possible dans le courant. C’est dans toute la logique de sa conception jacobine et laïciste qu’elle put alors nager aisément dans le courant idéologique propre à monsieur Philippot dans les canaux de la gauche gaullo-chevènementiste.

Face à cela on aurait mieux aimé un Jean-Marie Le Pen défendant les valeurs d’avenir, de la défense de la vie et des libertés de la droite de conviction plutôt que s’engloutissant dans les remous d’un point de détail aussi mortifère qu’indéfendable.

Alors, que faire ? Il y a encore au sein du Front National beaucoup de militants de qualité, animés par la volonté de refus de tous les totalitarismes de non soumission à l’avancée de l’ordre islamique, de défense du respect de la vie innocente, de la famille, des libertés religieuses, scolaires, culturelles, syndicales, professionnelles, de solidarité bien sûr avec notre armée. Défense aussi de la laïcité authentique, celle de l’harmonie des domaines distincts de la religion et de la politique, celle du respect de la dignité humaine, laïcité que dévalue le laïcisme de la haine et du sacrilège étatiquement subventionnés.

Pour l’heure, la direction du parti, au nom de la cohésion et des choix stratégiques, des hiérarchies du possible, n’exprime plus, ou de moins en moins, ces valeurs.

Mais paradoxalement, l’éviction de Jean-Marie Le Pen va, croyons-nous, libérer la situation d’un enfermement dialectique entre le père et la fille. Lorsque l’on exprimera son désaccord avec la ligne de Philippot et de Marine, il ne sera plus possible de l’interpréter comme un alignement sur le père, donc dans l’ornière du « détail ». Notre conviction est qu’on va donc aller vers une recomposition des lignes à l’intérieur du Front National, et hors du Front National, hors des deux positions sclérosantes de Jean-Marie Le Pen et de Florian Philippot."

Michel Janva http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

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