La capitale Norvégienne vient d’inaugurer la première autoroute à butineuses au monde. Un long corridor traversant la ville où des stations de pollinisation attendent les heureuses butineuses tous les 250 mètres.
L’information passée relativement inaperçue est rapportée par le Osloby, un journal local Norvégien. Le pays nordique n’est pas épargné par le phénomène d’effondrement des colonies d’abeilles et tout particulièrement des bourdons. Pollutions diverses, pesticides, étalement urbain et changements climatiques, ces insectes à l’utilité majeur pour l’environnement ne cessent de subir les conséquences de l’activité humaine chez eux comme ailleurs. Selon la liste rouge 2014 de l’IUCN (International Union for Conservation of Nature), près d’un quart des bourdons d’Europe sont menacés.
Les autorités d’Oslo ont donc souhaité apporter un maigre soutien à cet animal pratiquement invisible pour les citadins mais ô combien vital. « L’idée est de créer une route à travers la ville avec assez de stations d’alimentation pour les butineurs tout au long de leur chemin. » explique Tonje Waaktaar Gamst de l’organisation Oslo Garden Society. « Assez de nourriture permettra aux bourdons de mieux résister au stress de l’environnement urbain.
Effectivement, en ville, il y a peu de fleurs riches en nectar. Chaque année, les butineurs qui se perdent dans les régions urbaines comme Oslo viennent ainsi à manquer de nourriture et meurent. Une hécatombe qui s’ajoute aux menaces qui pèsent déjà sur ces animaux. En pratique, des fleurs spécialisées pour leur nectar ont été disséminées sur les toits et les balcons, le long d’une route qui traverse la capitale d’Est en Ouest. Un projet qui voit le jour grâce à une collaboration entre la municipalité, les associations et des privés qui acceptent d’offrir leurs toits pour venir en aide aux butineurs.
Mieux encore, l’association Biby (Bee Town) a développé une application smartphone (locale) qui permet de repérer en temps réel les zones où les abeilles manqueraient de nourriture. Chaque citoyen engagé est ainsi encouragé à créer à son tour une station de ravitaillement sur son balcon ou son toit. Pour encourager la créativité, il est également possible de partager en un clic des photographies de ces jardins à butineurs. De cette manière, l’association espère faire de la ville d’Oslo une zone entièrement couverte par ces stations bien utiles aux abeilles et aux bourdons. Une idée que beaucoup souhaiteraient voir émerger dans les autres capitales d’Europe.
Dans le même temps, aux USA, l’administration Obama envisage de créer une « route à papillon » qui relierait Mexico au Minnesota. Une autoroute écologique de 2500 km stratégiquement placée sur une artère naturelle de migration des insectes butineurs comme certains papillons. En effet, suite au développement de l’agriculture industrielle dans ces régions, les scientifiques ont observé un déclin dramatique de 90% des populations du papillon Monarque. En créant une route protégée, les autorités espèrent ramener un lieu propice à la survie de cette espèce et bien d’autres.
Mais toutes ces solutions positives peuvent-elles avoir du sens si, dans le même temps, nous ne changeons pas nos modes de production et de consommation ?