Bonne idée : en pleine crise migratoire et montée de l’islam-terrorisme, le gouvernement défend de nouveaux droits pour les étrangers en France. Le sens de l’à propos poussé à son paroxysme.
Le texte dormait place Beauveau depuis un an, le gouvernement attendant sans doute le bon moment pour sortir sa loi accordant de nouveaux droits aux étrangers qui entrent légalement ou illégalement en France. On parle un tout petit peu moins des vagues de clandestins qui arrivent de Méditerranée, attentats obligent ? Allez hop, un bon texte de préférence étrangère !
Concernant les immigrés légalement installés en France, le message gravé dans la loi est sans équivoque: «Les étrangers vont bénéficier d’un cadre administratif moins contraignant.» Ainsi, le gouvernement compte remplacer la carte de séjour annuelle par une carte valable quatre ans, après la première année de séjour. « À l’issue de cette carte, l’étranger aura accès à une carte de résident de dix ans. »
Et comme si nous n’avions pas assez de candidats à l’installation en France, Bernard Cazeneuve compte faire passer le nombre de titres de séjour « Mobilité des talents » de 300 délivrances annuelles à 10 000 ! La mesure vise en principe les jeunes diplômés, chercheurs, investisseurs, travailleurs hautement qualifiés, artistes…
Pour tous les étrangers en situation irrégulière d’où qu’ils viennent, il fait de l’assignation à résidence (domicile dont le clandestin peut entrer et sortir à sa guise) la règle et de la rétention administrative l’exception, traduisant ainsi fidèlement la «directive retour» des instances européennes qui trouvent les règles françaises actuelles trop attentatoires aux libertés.
Reconnaissons à M. Cazeneuve une certaine cohérence entre son action et ses propos : c’est le même homme qui encourageait il y a peu les clandestins de Calais à demander l’asile en France plutôt que d’essayer de passer en Angleterre et qui allait en accueillir d’autres comme des VIP dans un centre d’hébergement parisien, structures qu’il s’engage d’ailleurs à multiplier.