Si Mme Le Pen, le Front national et leurs alliés antiremplacistes s’obstinaient dans leur dessein contre-immigrationniste, ainsi que je le souhaite, il y aurait nécessairement rupture, au moins partielle, et au moins provisoire, donc, entre Paris et Bruxelles.
La grande faille entre les antiremplacistes, c’est la question de l’Europe (et, par voie de conséquence, celle de l’euro). Certains d’entre eux sont souverainistes (et ils sont sans doute la majorité), les autres européistes. Entendons-nous bien : personne parmi eux, certes, n’a la moindre indulgence ou considération pour la politique de fait de l’Union européenne, surtout à propos de l’immigration. Cependant les uns considèrent que rien ne pourra être accompli aussi longtemps que la France demeurera dans le carcan de l’Union ; les autres estiment que la lutte contre le Grand Remplacement est une affaire européenne, qui doit absolument se mener à l’échelle du continent.
Ces derniers, dont je suis, jugent qu’il en va du gouvernement de l’Europe comme de celui de la France : le mécontentement à leur égard implique bien sûr qu’on veut en changer et transformer de fond en comble leur politique ; mais pas du tout qu’on entende mettre fin pour cela aux structures existantes, qu’ils administrent si mal – respectivement la France et l’Europe, donc. Nous sommes totalement opposés à la politique de François Hollande comme nous l’étions à celle de Nicolas Sarkozy avant lui : ce n’est pas pour autant que nous réclamons la fin de la Cinquième République, voire la disparition de l’entité « France ». Nous sommes totalement opposés à la politique de M. Juncker comme nous l’étions à celle de M. Barroso avant elle : néanmoins nous ne voyons pas là raison suffisante pour réclamer la dissolution de l’Union européenne ou la sortie de la France de cette institution supranationale.