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Auto entreprise : enfonçons le clou

Un excellent correspondant rebondit à propos du régime des auto-entrepreneurs dont le 4 août était le septième anniversaire. Et il s'interroge ou plutôt, il nous incite à juste titre à réfléchir plus avant.

Je reprends donc les points principaux de son intervention :

1° "4 milliards de cotisations pour 12 milliards de chiffre d'affaires, cela me paraît à première vue énorme."

C'est en effet énorme, et cela constitue le point central, celui dont on ne parle jamais et nous allons y revenir. Le montant des cotisations versées est utilisé comme argument par les défenseurs de ce régime, – pour souligner le civisme des assujettis : ils payent des cotisations donc ils sont utiles à la société, etc. - alors que son énormité me semble plaider contre le système en général.

2° "Bien sûr, il faut se féliciter de l'existence de ce régime, mais de là à dire que les auto entrepreneurs ont créé autant d'entreprises... "

On doit en effet se demander ce qu'est une "entreprise".

Je me souviens, à cet égard, d'une conférence de Pascal Salin qui soulignait que les firmes n'existent pas vraiment : la seule chose qui existe ce sont les réseaux de contrats. L'entreprise ne peut pas être limitée aux concepts de l'Insee, aux immatriculations, etc. Ou alors effectivement, il s'est créé en 2014 plus de 500 000 "entreprises" en France, contre … 350 000 en Grande Bretagne. Cherchez l'erreur.

3° "Un auto-entrepreneur, c'est avant tout quelqu'un que personne ne veut salarier et que la loi incite à se bricoler un statut misérable d'indépendant."

On pourrait poser le problème en termes moins méprisants et dire qu'il s'agit, dans ce cas, – car il existe d'autres cas d'auto entrepreneurs –, d'un chômeur qui a décidé de se prendre en main sans compter sur le monopole étatique.

4° "Sans compter le nombre très important de prétendus auto entrepreneurs qui ont un chiffre d'affaires ridiculement bas, suffisant peut-être pour payer les cigarettes mais certainement pas pour vivre."

Au prix des cigarettes c'est déjà quelque chose de pouvoir les acheter.

5° "Par ailleurs, le problème de ce genre de mesure est toujours le même : il crée effectivement une distorsion de concurrence avec les gens qui ne bénéficient pas du régime dérogatoire."

Là est en effet le problème : il peut se résoudre autrement en alignant les autres sur ce régime, incitant à l’activité.

6° "De telles mesures ne sont donc cohérentes que si elles servent, une fois leur efficacité démontrée, à généraliser le libéralisme dont elles s'inspirent. "

Nous sommes parfaitement d'accord. On ne doit pas se contenter "d'espaces" (restreints) de libertés. On doit militer pour la liberté.

7° "Or, ni les gouvernements successifs ni la plupart des Français n'ont le réflexe élémentaire de se dire : puisque le régime de l'auto-entrepreneur marche si bien, alors ce sont les cotisations sociales et les impôts de toutes les entreprises qu'il faut massivement réduire."

Tel est exactement le point de vue que nous défendons (CDCA, Claude Reichman, et quelques rares militants de la Liberté que je salue ici) depuis plus de 25 ans.

De même, poursuit mon correspondant, puisque la forte baisse des cotisations sociales sur les bas salaires induit les entreprises à embaucher à bas salaire, alors c'est bien la preuve qu'il faut tailler les cotisations sociales sur l'ensemble des salaires. Hélas, personne ne fait cette déduction élémentaire ; tout le monde se repose sur ses lauriers en pensant que le boulot a été fait. Du coup, les effets pervers sont inévitables. Pareil avec les taxis : on autorise Uber, ça explose, les taxis se plaignent, on en reste là. Évidemment, les taxis ont de bonnes raisons de se plaindre. Concernant les taxis, d'ailleurs, j'aimerais bien que l'on m'explique ce qui est à l'origine de l'existence des VTC. Quelqu'un a-t-il exploité les failles de la législation, ou bien ce qui était interdit auparavant est devenu autorisé ? Aucun média ne s'est cru obligé d'expliquer cela.

Ce qui a suscité les VTC s'appelle la libre entreprise, et leur succès résulte de la concurrence. Les medias de l'Hexagone, en général sont du côté des monopoles.

JG Malliarakis

http://www.insolent.fr/2015/08/pour-lanniversaire-de-lauto-entreprise.html

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