Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Frontistes ? Crypto-frontistes ? Anti-frontistes ?

Malgré ses reniements, ses démissions, sa trahison du résultat du référendum grec, son refus de se libérer de l’euro qui asphyxie inexorablement son pays, Alexis Tsipras a réussi son pari et son parti Syriza a  remporté hier assez largement les élections législatives  avec 35,47% des voix devant le parti de droite Nouvelle Démocratie (ND) crédité de 28,09% . La formation d’extrême droite Aube Dorée recueille environ 7% des suffrages. Philippe Gélie, souligne dans Le Figaro que la «capitulation estivale (de Tsipras) devant les prêteurs ne l’a pas empêché de s’imposer comme un dirigeant charismatique, capable de susciter une quasi-unité nationale autour d’un plan de sauvetage négocié sans marge de manœuvre ». Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon, a dit l’évidence en relevant que «les élections grecques ne règlent rien. Plus que jamais, il faut un plan B ». Pareillement, le maire de Béziers, Robert Ménard, a estimé de son côté que ce résultat prouve que « les grecs ont préféré l’euro à l’indépendance »…monnaie unique que la gauche mélenchoniste ne remet d’ailleurs pas en cause. Comme l’a commenté  également le vice-président du FN Florian Philippot, «piégé par des partis clones tous pro-euro – ND campe sur une ligne de plus grande acceptation encore des diktats européistes que Syriza, NDLR-, le peuple grec ne pouvait que perdre. Il a perdu ».

Si la victoire de Syriza n’enrayera en effet en rien la mise sous tutelle de la Grèce par la nouvelle « troïka des purs », BCE, FMI et Commission européenne, des espoirs autrement plus sérieux de recouvrement de notre indépendance, de nos libertés et souveraineté  nationales reposent sur la montée en puissance en France du FN.

Les élections régionales de décembre seront un tremplin pour les échéances électorales à venir, une  étape importante sur la route de la présidentielle. Dans cette perspective, un nouveau sondage, Odoxa/Le Parisien-Aujourd’hui en France/BFMTV, publié à l’occasion du lancement officiel ce dimanche de la campagne Marine Le Pen,  est très encourageant. Elle virerait nettement en tête du premier tour des élections le 6 décembre, avec un minimum de 10 points d’avance sur ses rivaux, et l’emporterait largement au second.

A cette adhésion croissante du peuple français au « plan B » que constitue le programme du FN, répond aussi le bruit de fond d’un certain nombre d’intellectuels, d’économistes. Des (anciens ?) membres du sérail,  qui ne naviguent pas dans la mouvance de l’opposition nationale mais qui, sans soutenir formellement le FN, voire en contestant quelques unes de ses analyses et de ses vœux, légitiment certains de ceux-ci.

C’est le cas de l’économiste Jacques Sapir plutôt catalogué jusqu’alors comme un compagnon de route du Front de Gauche. Il s’en est d’ailleurs éloigné, lui reprochant sur son blogue  (juillet 2014)   de « (minauder) sur (les) questions (monétaires) qui impliquent pourtant des solutions claires et précises, comme sur celle d’une sortie de l’euro ». Ce qui expliquerait  que l’extrême gauche  «accumule  du retard face au Front National».

Dans un entretien au Figaro le 21 août,  l’économiste en appelait à un « front de libération national » contre l’euro, incluant le FN. «Voilà maintenant quelques années qu’aucune déclaration à caractère raciste ou xénophobe n’est venue de la direction du FN. On ne peut plus nier (…) que ce parti est en train de changer. D’ailleurs, je ne dis pas qu’il faut faire alliance avec lui tout de suite, je dis qu’il faut y penser à terme, si cette mue se poursuit. Oui, je préfère que les électeurs du FN lisent (Emmanuel) Todd et Sapir plutôt que les classiques antisémites du XIXe siècle (…). «S’il y a une chose que j’ai apprise, c’est à ne pas insulter l’avenir.»

M. Sapir, par commodité certainement, feint d’ignorer que « racisme » et  « xénophobie » n’ont jamais eu cours dans le programme du FN, qu’il ne s’est jamais attaqué aux immigrés,  pas plus hier qu’aujourd’hui , mais à la politique d’immigration massive.

Les nationaux défendent plus prosaïquement la préférence nationale et une identité française menacée par une idéologie sans-frontiériste, ultra libre échangiste, dont M. Sapir combat pourtant les effets sur le plan économique. La cohérence inviterait à articuler une réponse globale à l’agression mondialiste. Et beaucoup plus que ses atermoiements sur l’euro, c ’est  le refus de la gauche de la gauche de prendre en compte l’identité physique, culturelle, spirituelle de la France qui explique surtout son « retard face au FN » et son absence de soutien dans les catégories populaires…

Autre intellectuel attaqué ces dernières semaines par la caste politico-médiatique, Michel Onfray est accusé, notamment  par Laurent Joffrin dans un récent éditorial  Libération,  de faire le jeu du FN du fait de sa dénonciation des trahisons de la gauche.

Une offensive déclenchée à la suite de son entretien dans Le Figaro le 10 septembre dans lequel il disait «  en (vouloir) moins à (Marine) qu’à ceux qui la rendent possible ». «(Le peuple français) se voit marginalisé alors que les marges deviennent le souci français prioritaire, avec grandes messes cathodiques de fraternités avec les populations étrangères accueillies devant les caméras du 20 heures. Si ce peuple pense mal, c’est parce que nombreux sont ceux qui l’aident à mal penser. Qu’un paysan en faillite, un chômeur de longue durée, un jeune surdiplômé sans emploi, une mère seule au foyer, une caissière smicarde, un ancien avec une retraite de misère, un artisan au bord du dépôt de bilan disent : Et qu’est-ce qu’on fait pour moi pendant ce temps-là ? Je n’y vois rien d’obscène. Ni de xénophobe. Juste une souffrance. La République n’a pas à faire la sourde oreille à la souffrance des siens.»

M. Onfray  a cependant rappelé de nouveau samedi soir dans l’émission de Laurent Ruquier sur France 2, face à Yann Moix et Léa Salamé, son opposition au FN. Pour autant il avait été moins affirmatif ( ?) sur France culture  en  évoquant les propos de  Jacques Sapir cités plus haut : « l’idée est bonne de fédérer les souverainistes des deux bords. Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon partagent nombre de positions. Mais il faut s’adresser à un individu au-dessus des partis qui serait capable de fédérer. »

Pour réaffirmer son ancrage au sein de la gauche antilibérale, Michel Onfray a annoncé que « le 20 octobre, (le magazine) Marianne loue(ra) la Mutualité pour (le) soutenir », en présence de Régis Debray, Alain Finkielkraut, Pascal Bruckner, Jean-François Kahn, Jean-Pierre Le Goff, Jean-Pierre Chevènement … « Nous allons dire que nous ne sommes pas avec Marine Le Pen et que nous existons à gauche, que nous ne sommes pas instrumentalisables, prévient le philosophe. Nous sommes de gauche. Ceux qui nous traitent de fascistes ne veulent pas penser » a-t-il expliqué.

Certes, il n’est pas nécessaire de soutenir le FN pour énoncer, comme le font parfois M. Onfray, ses amis  et ses soutiens, un certain nombre de vérités et remettre en cause le politiquement correct, la pensée unique euro-libérale. Mais il n’est pas non plus nécessaire de se dédouaner de ses audaces ou de justifier son positionnement à gauche en parlant comme un vieux tract communiste des années 60…ou comme un BHL.

Nous n’oublions pas ainsi  la tribune délirante publiée par M. Onfray dans Le Monde le 10 décembre 2013 dans laquelle il affirmait que si « un électeur du Rassemblement Bleu Marine se réjouira d’imaginer le retour du général De Gaulle, fût-ce en jupe et talons aiguilles », les électeurs du FN serait « dans le camp des petits-fils de Drumont, des amis du Maréchal, des défenseurs du régime de Vichy, des nostalgiques des fascismes européens, des poseurs de bombes de l’OAS ; un électeur du FN historique trouve son compte au discours raciste et racial des tenants de l’apartheid.»

« Que pense vraiment Marine Le Pen ? » s’interrogeait-il, «  tient-elle le discours rusé et séducteur du serpent qui joue la carte gaulliste pour arriver au pouvoir, avant de tomber le masque une fois parvenue au sommet de l’Etat pour nommer Gollnisch Premier ministre et confier les ministères aux amoureux transis des dictateurs ? ». « Si Marine Le Pen ne se désolidarise pas clairement des propos (…) de Bruno Gollnisch (M. Onfray faisait allusion à la tribune, pourtant très mesurée, publiée sur ce blogue à l’occasion de la mort de Nelson Mandela, qu’à l’évidence il n’avait  pas lu NDLR), on pourra croire légitimement qu’elle taille la route pour eux et qu’elle avance masquée pour installer la vermine au pouvoir. »

Nous pourrions rappeler à M. Onfray que l’utilisation de ce type de qualificatif animalisant l’adversaire (« vermine ») , visant à lui ôter toute humanité, pour désigner ici implicitement Bruno Gollnisch, est le propre des régimes totalitaires. Elisabeth Lévy le rappelait très justement dan son livre « Les maitres censeurs » (2002) décrivant le processus de démonisation du FN et de Jean-Marie Le Pen notamment lors du second tour de la présidentielle de 2002. Jamais Bruno Gollnisch n’a utilisé,  lui,  ce vocabulaire « fascisant ».

Le plus important restant certes, que M. Onfray et d’autres adversaires affichés du FN,   plus ou moins virulents,  contribuent par leurs critiques de la politique actuelle à ébranler les bases de ce Système inique.

http://gollnisch.com/2015/09/21/frontistes-crypto-frontistes-anti-frontistes/

Les commentaires sont fermés.