Les thèmes de la sécurité dans les trains régionaux, des repas de substitution dans les cantines ou encore des mosquées ont suscité de nombreuses passes d'armes entre les deux favoris des sondages.
Le premier débat entre les quatre principaux candidats aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur, Marion Maréchal Le Pen (FN), Christian Estrosi (Les Républicains), Christophe Castaner (PS) et Sophie Camard (EELV- Front de Gauche), a viré à un duel ce mercredi soir.
Les passes d'armes ont été nombreuses notamment sur les thèmes de la sécurité dans les trains régionaux, des mosquées, des repas de substitution dans les lycées, suscitant les reproches des candidats de gauche, Christophe Castaner et Sophie Camard, sur la défensive, estimant que leurs adversaires étaient ainsi favorisés.
Le maire Les Républicains de Nice, plutôt calme, s'est attaché à se différencier de la député du Vaucluse, très offensive, tant sur les repas de substitution (Estrosi y est favorable alors que Maréchal Le Pen y est hostile car selon elle, «après ce seront les jours fériés de substitution et les lois de substitution») que sur la sécurité ou l'économie. Ses adversaires lui ont renvoyé l'endettement sensiblement accru là où il était passé, le conseil général des Alpes-Maritimes puis la ville de Nice et enfin la Métropole. Ce à quoi il a répondu: «Madame Le Pen confond dette et investissement. Quel Français n'emprunte pas pour acheter son appartement?» Tous affirment vouloir mettre l'économie et l'emploi au centre de leurs préoccupations. Des tas de chiffres ont été jetés dans le débat, tous différents et contestés par les autres. L'électeur n'aura pas été éclairé sur ce sujet alors que la Région a été dotée de nouveaux pouvoirs en matière économique.
Distancé par ses deux principaux concurrents dans les sondages et comptable du bilan du socialiste Michel Vauzelle dont il a été un des vice-présidents, Christophe Castaner a peiné à développer ses propositions. Mais pour se démarquer, il s'est fait le chantre d'une réhabilitation de la classe politique, ce qui passe selon lui par une «opération mains propres» pour lutter contre la corruption dont il n'a pas donné le programme. «La gauche n'a pas donné l'exemple de la probité!», lui a fait remarquer Marion Maréchal Le Pen en évoquant des «détournements de l'argent des Français».
Christian Estrosi a ironisé sur sa jeune rivale, en lui lançant qu'elle avait un programme «celui de sa tata», Marine Le Pen, ce qui lui a valu en retour beaucoup de critiques sur les réseaux sociaux. Il a également tenté un coup en déclarant qu'il n'accepterait pas de «verser des subventions à des associations qui ne sont pas en règle avec les lois de la République», sans vouloir en dire plus.
Estrosi et Maréchal-Le Pen au coude-à-coude
Ce débat s'est appuyé sur un sondage réalisé du 13 au 17 octobre par Ifop pour Europe1, ITélé et La Provence. Celui-ci confirme que l'élection tourne à un duel très serré entre la benjamine de l'Assemblée nationale et le maire de Nice, la première étant créditée au premier tour de 34% des intentions de vote (32% dans un précédent sondage de l'Ifop en juin) et le second de 32% (29% en juin), soit un écart non significatif compte tenu de la marge d'erreur des sondages. Ils distancent le candidat socialiste crédité de 18% (17% en juin) et la candidate EELV-Front de Gauche, (11,5% contre 7%). Au second tour, Christian Estrosi et Marion Maréchal-Le Pen font jeu égal avec 36% des intentions de vote, huit points devant Christophe Castaner qui perd quatre points entre les deux enquêtes et ferait ainsi un score inférieur de 8 points à celui de Michel Vauzelle en 2010. Face à deux candidats bénéficiant d'une forte notoriété, Castaner peine à se faire entendre. Selon une enquête d'Odoxa réalisé du 12 au 16 octobre pour Le Parisien et BFMTV, il est un inconnu pour 69% des sondés.
Aliette de Broqua
source : Le Figaro