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PS : le dilemme du maintien au second tour des régionales

Officiellement, Jean-Christophe Cambadélis n'envisage pas un retrait des listes socialistes dans les deux régions où le FN est en position de l'emporter. Mais au sein des instances dirigeantes du parti, le doute grandit.

Le sujet, sensible, agite chaque jour un peu plus les responsables du PS. Face au risque de victoire du FN dans deux régions, Paca et Nord-Pas-de-Calais-Picardie, quelle attitude devront adopter le PS et ses alliés au soir du premier tour des régionales, le 6 décembre? Trois solutions sont sur la table: un maintien de liste, qui pourrait permettre une victoire du FN, un retrait entraînant la disparition du conseil régional pendant six ans ou une fusion de liste avec les Républicains, alimentant la dénonciation traditionnelle de l'«UMPS» par le FN. Officiellement, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis répète qu'il n'est pas question d'un retrait.

«La responsabilité de la gauche ne sera pas de se retirer mais d'être capable de s'unifier», a-t-il déclaré le 14 septembre dans Libération .Avec un argument nouveau: «Les déclarations extrémistes de Christian Estrosi et de Xavier Bertrand sur les réfugiés empêchent désormais le front républicain.» Selon le patron du PS, «au soir du premier tour, le total des voix de gauche sera supérieur au score des Républicains». Un argument balayé par le sondage BVA en Paca: au premier tour, l'addition du score des listes de gauche est en dessous de celui des Républicains, alliés à l'UDI et au MoDem.

«Choix cornélien»

Pour Christophe Caresche, ce sondage conforte ses propos tenus mi-septembre. Selon le député PS de Paris, «il faut envisager l'hypothèse d'une fusion technique» de la liste PS et ses alliés avec la liste LR pour priver de victoire le FN. «À titre personnel, je pense qu'il faut épargner une expérience populiste», souligne ce réformateur. «Si on dit que la gauche, ce sont les valeurs, il est difficile de ne pas faire barrage au FN», explique-t-il. Dans le même temps, «beaucoup d'élus socialistes disent “si l'on adopte le front républicain, notre électorat ne suivra pas”».

«Il y a quelques semaines, j'aurais dit qu'il faut se maintenir mais depuis quelques jours, j'ai changé. C'est lié à la montée du FN»

Yann Galut (PS)

«Il n'y a pas de bonne solution. Chaque option a ses avantages et ses inconvénients», observe Christophe Caresche. Comme ses camarades du PS, Yann Galut est lui aussi confronté à un «choix cornélien». Même s'il «ne voit pas de différence» entre Marion Maréchal-Le Pen et Christian Estrosi en Paca, le député du Cher se demande si «l'on peut laisser tomber des régions dans l'escarcelle du FN». «Les conséquences d'une victoire du FN peuvent être terribles en terme de symbolique», estime-t-il.

Auteur, en juin 2013, d'un Guide anti-FN, Yann Galut affirmait que le PS devait en finir avec «le front républicain qui n'aurait de républicain que le nom». Aujourd'hui, il reconnaît «ne pas avoir encore tranché. À l'approche du gouffre, je me pose la question». Il a même évolué: «Il y a quelques semaines, j'aurais dit qu'il faut se maintenir mais depuis quelques jours, j'ai changé. C'est lié à la montée du FN.»

Yann Galut souhaite que les cadres régionaux confrontés à la question arrêtent la décision dès les résultats du premier tour. Le cofondateur de la Gauche forte a déjà prévu d'en débattre à Paris le 6 décembre avec les membres de «La Fabrique socialiste», la motion D du congrès de Poitiers. «Je pense que le PS tiendra un bureau national sur le sujet», avance-t-il. Le débat s'annonce déjà très animé.

Julien Chabrout

source : Le Figaro ::lien

http://www.voxnr.com/cc/politique/EuuVZVAyVpzwbCYiHE.shtml

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