Jean-François Chemain, professeur dans un collège de banlieue, répond àFamille chrétienne. Extraits :
"L’assaut mené le 18 novembre au matin contre les terroristes s’est déroulé à quelques pas de la basilique Saint-Denis. Quel symbole pour la France !
Saint-Denis est en effet l’épicentre religieux de la France. La « Plaine du Lendit », entre la colline de Montmartre et Saint-Denis était, avant la conquête romaine, l’ombilic religieux des Celtes. Les druides venaient ici de toutes les Gaules. Selon les chroniqueurs latins, l’empereur Constantin s’y serait converti alors qu’il était « césar » de Gaule et de Bretagne. Il aurait eu la révélation d’un « Dieu unique qui apporte la victoire »… On sait que Denis et son compagnon martyr Éleuthère ont payé de leur vie pour évangéliser la région. À Saint-Denis, était conservée la sainte ampoule qui servait aux sacres des rois de France à Reims. Le cri de guerre de l’époque des rois était « Montjoie Saint-Denis ! » ce qui signifie, selon certains spécialistes, « protège notre pays, saint Denis ! »
Mais la ville de Saint-Denis est devenue une « banlieue rouge » aux mains des communistes ?
Pour moi, cette gauche incarne le cléricalisme absolu. Le communisme voulait établir le royaume de Dieu sur terre de manière politique. Il n’est pas antichrétien, seulement anticatholique : l’Église est sa principale concurrente ! Le Parti remplace l’Église. L’invitation évangélique à la « sainteté », de personnelle et facultative, devient une obligation politique collective sous peine de l’enfer sur terre. C’est pourquoi cette gauche a sacralisé le pouvoir politique.
Mais comment l’islamisme a-t-il pu prendre le relais de l’idéologie communiste ?
Il y a un lien intellectuel très fort entre communisme et islamisme. Je pense au sociologue Jules Monnerot qui écrivait que le « communisme [était] l’islam du XXe siècle ». Ils partagent le même mécanisme intellectuel, simpliste, qui consiste à dire qu’il existe deux catégories d’êtres humains : les bons et les méchants… Pour les communistes, les bons sont les prolétaires et les mauvais les bourgeois ; pour l’islamisme, les bons sont les « fidèles » et les méchants les « infidèles », dont les chrétiens… Les « bons », qui ne sont que bons, sont intrinsèquement victimes des « méchants », 100 % méchants. Ils forment un peuple élu persécuté. Pour instaurer le royaume de Dieu sur terre, ou mettre fin à l’oppression, il suffit d’éliminer les « méchants ». La violence est légitime, et se justifie en permanence par les éventuelles réactions violentes de ceux qui en sont les victimes. C’est le loup de La Fontaine, qui dévore l’agneau parce que lui, ou son frère, a dit que les loups sont méchants. [...]"
Michel Janva http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html