Les violences insupportables subies par des dizaines de femmes allemandes, le 31 décembre dernier, posent le problème de l’accueil d’un million de migrants par l’Allemagne. Elles renvoient surtout Angela Merkel à ses responsabilités...
C’est une drôle de fin d’année qu’ont connue les Allemands, dans quelques unes des principales villes de leur pays. A Stuttgart, lors de la nuit de la Saint-Sylvestre des jeunes femmes ont été agressées sexuellement et dépouillées par 15 hommes dont la police sait seulement qu’ils sont originaires de la région méditerranéenne. A Hambourg, d’après le Bild, de jeunes étrangers, également originaires d’Afrique du Nord se sont mis en bandes pour agresser des jeunes femmes. D’abord seulement verbalement. Puis les victimes ont été encerclées et dévalisées. Avant que les hommes s’attaquent à elles physiquement. Ce n’est pas tout. A Cologne, des douzaines de femmes qui souhaitaient fêter le nouvel an ont été victimes d’une nuée d’agresseurs devant la gare de Cologne. Les policiers ont réussi à attraper et appréhender huit suspects parmi la masse. Ils ont expliqué à la presse que les fauteurs de trouble avaient tous des cartes de séjour pour demandeurs d’asile.
En fait il a fallu plusieurs jours pour que l’Allemagne accepte de regarder en face ce qui venait de se passer. Comme si tout cela relevait de l’inimaginable. Comme si une chape de plomb médiatique empêchait de faire le moindre amalgame entre une poignée de migrants et des agressions sexuelles ignobles. Comme si, à l’instar du gouvernement allemand qui a pris les devants, il fallait se refuser à toute instrumentalisation visant les réfugiés. Quant au Ministre de l’Intérieur, Thomas de Maizière il a même été jusqu’à déclarer que l'apparence des agresseurs «ne doit pas conduire à faire peser une suspicion générale sur les réfugiés qui, indépendamment de leur origine, viennent chercher une protection chez nous».
Même si Angela Merkel a pris soin de rester à l’écart de cette polémique, c’est elle qui va devoir rendre des comptes à sa nation et au peuple allemand. Car c’est elle et elle seule qui a ouvert grande la porte aux réfugiés, sans concertation avec les autres pays européens et avec les différents politiques. C’est elle qui a souhaité, par ce geste, humanitaire, effacer les crimes imputés à l’Allemagne il y a plus de soixante-dix ans. C’est elle qui a cru que ces migrants allaient pouvoir s’intégrer aussi facilement que l’Allemagne de l’Ouest et celle de l’Est se sont réunies il y a 25 ans. Elle a juste oublié que ces migrants sont porteurs d’une autre culture, d’un autre rapport à la femme (qu’ils voilent la plupart du temps) et que leur désir n’est pas de s’assimiler mais d’importer leurs mœurs et leur mode de vie en communauté.
Ce faisant la Chancelière n’a pas seulement ouvert ses frontières de manière aveugle, elle a aussi ouvert la Boite de Pandore, celle qui dans la mythologie grecque laisse s’échapper des quantités de catastrophes. Elle a pris le risque de faire éclater l’Europe de Schengen, comme on l’a encore vu ces jours-ci avec la fermeture des frontières décrétée par le Danemark. Elle a fragilisé la coalition gouvernementale au pouvoir et créé un malaise profond au sein d’une classe politique placée devant le fait accompli. Surtout elle a semé les germes d’une réaction violente des «Allemands de souche» attachés à leur identité, à leurs frontières, à leur culture et à leur prospérité, qui n’ont pas envie de voir leurs efforts de plusieurs décennies mis à sac par un million de migrants. Angela Merkel qui s’était posée en grande donneuse de leçons sur l’Ukraine et la Crimée se retrouve désormais en grandes difficultés sur son territoire. Ce qui confirme qu’il vaut mieux s’occuper de la poutre qui obstrue son regard que de la paille qu’elle visait dans le regard des dirigeants russes.