La pétition lancée par des personnalités, « intellectuels » et responsables de gauche peut-elle trouver un écho favorable ?
François Hollande ne veut pas en entendre parler. Pour le successeur de Nicolas Sarkozy, il est hors de question d’organiser des primaires à gauche. L’idée fait pourtant son chemin. Un appel a été lancé, lundi, dans les colonnes de Libération, pour l’organisation d’une grande primaire regroupant toutes les sensibilités de la gauche plurielle. L’appel a été notamment signé par Romain Goupil, Michel Wieviorka ou bien encore Daniel Cohn-Bendit. Ces personnalités de gauche (oubliées du gouvernement, ambitieuses ou vaguement dissidentes) entendent remettre en question cette vieille tradition de la Ve République qu’est l’automaticité d’une candidature du Président sortant à sa propre réélection.
Cette règle non écrite a toujours été observée dans l’histoire de la Ve République (hors les cas de troisième mandat, de maladie ou de décès en cours d’exercice), par les présidents sortants de droite comme de gauche : Charles de Gaulle s’est représenté avec succès en 1965, Valéry Giscard d’Estaing a chuté en 1981, François Mitterrand a gagné en 1988, Jacques Chirac a été réélu en 2002, enfin Nicolas Sarkozy a échoué à se succéder en 2012. Les chances de réélection du président sortant sont donc importantes. Elles sont même de l’ordre de 100 % pour les candidats de gauche, et augmentent si l’on compte Jacques Chirac comme étant un candidat de gauche (vous me passerez ce trait d’humour).