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Pourquoi ils n'ont pas le droit de se dire patriotes !

Le retour du patriotisme semble très clair dans les mentalités.

De plus en plus nombreux sont les Français qui prennent conscience de la France. Mais il est beaucoup moins clair dans les élites, qui ont bradé la souveraineté politique de notre pays.

Et hop ! sorti du chapeau, le patriotisme comme dernier tour de l'illusionniste Hollande pour conjurer le mauvais sort qui s'abat sur la France et (surtout) sur lui-même. Cérémonie aux Invalides, invitation à pavoiser, Légion d'Honneur distribuée à tout va, plaques et commémorations en tout genre, tout cela n'est qu'artifice de communiquant en mal de solution à une popularité en berne. En berne comme les drapeaux lors d'un événement tragique, M. le Président (et non « pavoisés », signe de célébration d'une victoire). Tant qu'on y est, la Légion d'Honneur, pour plaisante qu'elle soit aux Français, récompense ceux qui se sont particulièrement distingués au service de la nation, non d'innocentes victimes. « Si demain la Légion d'honneur devait, à son tour, être dénaturée du fait d'une initiative démagogique alors, la Nation serait en droit de se demander quel respect portent les Grands Maîtres pour notre Premier Ordre national », s'indigne Le général (2S) François Cann, Ancien membre du Conseil de l'Ordre de la Légion d'Honneur.

Mais au-delà des bourdes d'autant plus habituelles à notre « président » qu'il navigue dans les eaux inconnues du patriotisme, c'est tout le reste de son (in-)action qui fait sonner creux ces dignes discours. Patriote, le « président » qui suit fidèlement la politique migratoire suicidaire d'Angela Merkel ? Patriote, le « président » qui calque sa politique étrangère sur celle des États-Unis ? Patriote, le « président » qui soumet complaisamment le pays aux ordres de Bruxelles ? Patriote, le « président » qui affirme devant le parlement européen que la souveraineté n'a « rien à voir avec le souverainisme » (lequel serait le « déclinisme ») et qui plaide pour la souveraineté européenne ?

Le patriotisme ne devrait pas être le dernier truc d'un bateleur en bout de course pour sauver sa popularité. Sentiment charnel aussi bien qu'idéal politique, le patriotisme a besoin de la souveraineté pour s'exprimer. Autant de notions qui échappent à Hollande, comme le démontre son action.

Souveraineté, expression politique du patriotisme

De quoi nous parle-t-il lorsqu'il évoque une « souveraineté européenne » ? Est-ce le pendant d'un patriotisme européen ? Jusqu'à preuve du contraire, le patriotisme européen est introuvable. Pourtant, en soi, la souveraineté et le patriotisme sont les deux faces de la même médaille. Le patriotisme est un sentiment qui exprime le lien de rattachement puissant et d'appartenance affective à une communauté politique d'individus sur un territoire donné. « La patrie, c'est la terre et les morts », selon la définition de Barres. Au-delà, c'est le milieu naturel de l'expression politique du peuple souverain, qui constitue le cadre tant légitime que légal de la démocratie. S'il existe une civilisation européenne, il n'existe pas de peuple européen... donc ni patriotisme ni souveraineté européenne. Le déficit démocratique de PUE technocratique et sa servilité à l'égard des Etats-Unis et du monde économique le démontrent assez. Jean-Claude Juncker affirmant à l'occasion de la crise grecque qu’ « il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens » illustre surtout le mépris de l’UE pour la démocratie. La politique migratoire de Bruxelles démontre celui que leur inspirent les peuples européens.

Les négociations léonines du traité transatlantique affirment la soumission des technocrates bruxellois aux États-Unis et aux intérêts des firmes transnationales que les Yankees défendent. Tout cela bien sûr avec la bienveillante passivité de notre « président » et l'approbation de Sarkozy.

Notre pseudo-patriote de « président » et son rival ne savent donc pas que le patriotisme est le ciment, le catalyseur et la source de légitimité de la souveraineté, qui en retour lui offre les moyens fondamentaux de s'exprimer : battre monnaie, faire et exécuter les lois, rendre justice, assurer la sécurité intérieure et extérieure du pays. Autant d'attributs que la France a abandonnés (depuis bien avant Hollande, il est vrai) à l'Union européenne et à l'OTAN.

Alors s'il est vrai que la souveraineté ne se confond pas avec le souverainisme, ce dernier constitue tout de même l’« expression politique de la défense et de la restauration de la souveraineté nationale [qui] constitue le seul système cohérent de pensée et d'action autour duquel les patriotes auront désormais à se rassembler dans l'unité de leurs convictions propres, pour le bien et la sauvegarde de la France. », ainsi que l'affirme Karim Ouchikh, président du SIEL.

On ne saurait mieux dire... M. Hollande, le jour où vous serez vraiment patriote, vous serez également souverainiste. On peut rêver.

Richard Dalleau monde&vie 13 janvier 2016

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