Sens commun nous dira s’il soutient toujours "Sarko-je-vais-rechanger" ou s’il maintient ferme une exigence sine qua non de défense du mariage traditionnel.
Souvenons-nous combien l’on regretta l’absence des principaux dirigeants de l’UMP dans la rue en 2013. Des cinq anciens Présidents ou Premiers ministres – Sarkozy, Juppé, Raffarin, Hortefeux, Fillon -, pas un ne vint faire un pas lors des manifs. Chacun, tenu par le poids du médiatiquement correct et la peur du sociétalement-bogochisé-obligatoire, se tint coi.
En novembre 2014, Nicolas Sarkozy, dans un meeting de second rang de Sens commun, chahuté par une jeunesse frondeuse qui réclamait son engagement, prononça les mots fatidiques dans une formule dont chacun se souvient : « Si ça vous fait plaisir, etc. » Propos tenus sans conviction mais bien pour satisfaire l’audience. Exemple topique d’une promesse n’engageant que ceux qui l’écoutent mais qui suscita les cris de joie que l’on imagine de Sens commun ; et la satisfaction légitime de la Manif pour tous.
Fin janvier 2016, veste retournée, emmanchant ses habits de campagne de 2016, Nicolas-j’ai-changé sort son livre programmatique : une œuvre réfléchie qui ne dépend pas des vociférations d’une salle ou du feu roulant des questions d’un journaliste. Bref, un contenu plus formel et engageant. Mais il n’est plus question d’abrogation de la loi Taubira, contrairement à son (pseudo)-engagement de fin 2014. L’on perçut naturellement une protestation fort crédible de nos deux mouvements amis mais distincts.