Les mois passent et personne ne voit le bout de la crise terrible qui lamine l’agriculture française. Totalement dépassé par une situation qu’il n’a pas su anticiper et qui devient de plus en plus explosive sur le terrain, le gouvernement ne connaît qu’une seule recette : annoncer des plans et des mesures d’urgence. Qu’importe si aucun des plans annoncé depuis un an n’a atteint ses objectifs : le prix du porc, soit disant négocié à 1,40 euro par M. Le Foll, est au plus bas, à 1,10 euro ; les aides attribuées représentent des sommes dérisoires et n’arrivent qu’à une minorité…
La baisse des cotisations sociales annoncée par François Hollande est certes un bonne chose, mais elle ne changera pas les fondamentaux de la crise. Les énièmes négociations avec la grande distribution et les industriels relève par contre de la sinistre plaisanterie. Pourquoi ces derniers, libres de se fournir à bas prix n’importe où dans l’UE et ailleurs, respecteraient-ils des accords qui n’ont aucune base juridique ?
Comme l’ont rappelé les élus du Front National Edouard Ferrand, Philippe Loiseau et Gilles Pennelle lors d’une conférence de presse le 8 février dernier, il faut aller beaucoup plus loin. S’attaquer aux racines de la crise, c’est d’abord engager le bras de fer avec l’Union européenne afin d’obtenir rapidement la levée des sanctions contre la Russie, l’étiquetage obligatoire de l’origine de tous les aliments, des sanctions contre le dumping social entre pays membres ainsi qu’une abrogation de la directive détachement des travailleurs qui permet à l’Allemagne et l’Espagne d’exploiter à bas coût des centaines de milliers de travailleurs étrangers. Il est également indispensable de revoir la PAC 2014-2020 qui, dénuée de toute mesure de régulation efficace, représente un réel danger pour l’avenir de notre agriculture. Et, afin de ne pas aggraver encore plus une situation déjà dramatique, de mettre fin aux négociations du TTIP, ce traité de libre-échange transatlantique qui signerait la mort de nos filières d’élevage.