Interrogé dans Monde et Vie, Bruno Larebière estime qu'il y a un boulevard électoral à droite mais qu'il n'y a pas le candidat correspondant :
"[...] Le « boulevard à droite » est celui qu’avait emprunté Nicolas Sarkozy pour l’élection présidentielle de 2007, lorsqu’il avait mené une campagne de rupture marquée notamment par sa volonté d’en finir avec l’idéologie de Mai 68. Malheureusement pour lui, il a été élu et ses engagements n’ont pas été tenus. Dix ans plus tard, le « boulevard à droite » est sur une ligne nationale, conservatrice et libérale : affirmation de l’autorité de l’État français, défense des valeurs traditionnelles, restauration des libertés économiques. Or si Marine Le Pen cherche à incarner le premier point, elle est pour le moins timorée sur le deuxième et à l’opposé sur le troisième. [...]
Comment voyez-vous une recomposition de la droite d’ici à 2017 ?
Je n’en vois aucun signe. Dans le système français, une éventuelle recomposition ne peut survenir qu’après un échec électoral cuisant : ce pourrait être l’absence de tout candidat « de la droite et du centre » du deuxième tour de la présidentielle, ce pourrait être aussi une défaite de Marine Le Pen dès le premier tour. Après 2017, le champ des possibles s’agrandit. Jusque-là, tout est bloqué. En tout cas, si des événements non prévus se produisent à droite, ils n’auront pas une ampleur telle que l’on puisse parler de recomposition avant le lendemain de la présidentielle."
Et concernant le FN, il explique :
"Le "national étatisme" du Front National est exprimé jusqu’à la caricature dans son programme économique, basé, je le cite avec les majuscules d’origine, sur la « mise en place d'une Planification Statégique de la Réindustrialisation directement rattachée au Premier ministre, associant établissements universitaires et grandes écoles, filières industrielles et représentants de l’État ». Dans le cadre de cette « planification stratégique » seront créés des « fonds d’ investissement stratégiques » qui seront financés par une contribution des "50 plus fortes capitalisations boursières, fleurons des entreprises françaises", qui devront y affecter « 15 % de leurs résultats nets ».