Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Réflexions & Libre Propos sur Louis Rougier et l’idéal helléniste

Préfacé par Alain de Benoist, le livre du professeur Louis Rougier est un merveilleux ouvrage qui nous permet d’envisager le monde chrétien dans lequel nous survivons par rapport à l’abandon des hautes valeurs de la civilisation Grecque.

Le GRECE (groupe de recherche et d’études pour la civilisation européenne) avait édité en 1977 aux éditions Copernic, un d’ouvrage de l’auteur dont le titre ne pouvait qu’attirer l’attention : “Le conflit du christianisme primitif et de la civilisation antique.”

Louis Rougier (1889-1982).

Professeur à l’université de Besançon, auteur de plus de quarante ouvrages, est à la fois : épistémologue, c’est-à-dire : critique des sciences de la formation et des conditions de la connaissance scientifique, logicien, philosophe, linguiste, constitutionnaliste, économiste, politologue et historien. La rigueur de ses écrits empêche toute dérive intellectuelle. Un discours et des faits suffisent à expliquer avec rigueur le sens des choses qui anime la Pensée, du pourquoi nous vivons dans des réflexions et des révolutions intellectuelles scientifiques, politiques et religieuses, et pour quelles raisons il ne peut en être autrement ! Travail rigoureux intelligible par tous, sans animosité, sans concession ni moquerie, détaché d’un esprit partisan, net et précis dans son discours telle la froideur chirurgicale d’un scalpel entaillant une plaie, pour reprendre cette image empruntée à Julius Evola. Louis Rougier est aussi passionnant et pertinent que Guy Rachet qui dans son livre intitulé “Les racines de notre Europe sont-elles chrétiennes et musulmanes” nous explique les raisons évidentes pour lesquelles il ne peut pas y avoir le moindre rapport ontologique (la connaissance de Dieu) La convergence intellectuelle entre les deux philosophes réside dans le fait qu’il ne peut pas y avoir le moindre accord entre le Christianisme primitif et la Grèce Hellénistique d’une part, pas plus qu’il n’y en a entre le Catholicisme et l’Islam d’autre part. Les deux comparaisons conceptuelles sont à l’image de l’huile et du vinaigre… Problèmes culturels, religieux autant que civilisationnels qui permet de situer dans un “no-mans-land” le monde chrétien primitif et la philosophie catholique qui en découlera par rapport à l’Hellénisme et l’Islam. Ces deux religions issues de l’Ancien Testament n’ont naturellement rien à voir avec les sources vives de la Tradition Européenne et plus précisément encore, avec l’Univers sacré et consacré de la Grèce Antique, de son essence comme de sa substance indo-européenne… Ces études comparatives prouvent que tout nous sépare des religions du “Livre”. D’ailleurs monsieur Guy Rachet aura tôt fait de démontrer que c’est par le savoir intellectuel polytechnique et la philosophie liée aux mythes gréco-latins que le catholicisme, évoluant vers sa maturité de pensée, dans une France   (pour ne parler que d’elle) profondément enracinée dans son paganisme polythéiste, a connu l’éclat rayonnant que le monde médiéval lui a façonné et forgé. Rappelons qu’il aura fallu entre Quatre et Cinq cents ans pour christianiser notre pays. Ce qui prouve l’attachement que portaient les gaulois et plus tard les gallo-romains aux anciennes croyances. Tout en sachant par ailleurs l’attachement spirituel que portent encore les gens dans certaines provinces, aux lieux dits, aux sources sacrées, aux guérisons liées à la petite magie de quelques sorciers encore bien inspirés par un savoir transmis de génération en génération de bouche à oreille et du souvenir encore vivace de certaines pratiques cultuelles aux odeurs de soufre et de bûchers… Bref, ces deux auteurs sont complémentaires et ils nous permettent de nous situer dans un univers religieux quelque peu baratté ! À savoir le fait que l’Islam est autant éloigné du catholicisme que le christianisme peut l’être de l’hellénisme et bien sûr de la Rome Impériale.

Mais avant d’aller plus loin, revenons un temps sur le fils conducteur de la pensée de ce philosophe de génie, et donc de la compréhension toute personnelle de la politique de son temps. Les inspirations du Professeur Louis Rougier ne pouvaient pas être si éloignées de celles qu’entretenait le chef de l’État Français sous l’occupation. Elles l’amenèrent à se rapprocher de celles développées à Vichy lors de la deuxième guerre mondiale. Cela étant, il ne participera pas à la politique menée à l’époque, et vivra aux États-Unis pendant toute la durée des hostilités. Toutefois, cet anti-Gaulliste convaincu, sera naturellement pour la réhabilitation du Régime de Vichy et du Maréchal… Ce qui, d’une certaine manière, justifie la pensée profonde de l’auteur, mais aussi le fait qu’il soit peu connu du grand public…

Par l’intermédiaire d’Alain De Benoît, il influencera l’idéologie de la “Nouvelle Droite” pour ses études sur l’Hellénisme comparé au christianisme. Vision aristocratique contre raison universaliste… Visionnaire lucide de la hiérarchie de l’ordre et de la discipline dans une société réactualisée par un idéal aristocratique et différenciée, tournée cependant vers une rénovation du libéralisme. Le sujet peut être discuté dans la mesure où il s’agit d’une vision politique dans le cadre d’une société idéale.

Le discours de ce philosophe hors-norme nous permet de comprendre les raisons qui nous poussent irrésistiblement vers le paganisme. La justification du travail accompli par les anciens Grecs nous démontre toute l’ampleur de leur savoir et toute l’application de leurs travaux pratiques. Dès lors, nous ne pouvons plus souhaiter que de retourner dans l’“Île des Bienheureux”, la “Terre du Milieu” égarée dans les couloirs du temps telle l’image paradisiaque d’un idéal englouti comme l’Atlantide et sa capitale Poséidopolis que décrivait Platon dans “Timée” et “Critias”, et d’une société glorifiée comme la “République”… 

À la lecture de ce texte, Il est loisible de comprendre ce qui nous différencie des autres religions et des autres peuples dans la mesure où nous prenons acte de cette différenciation majeure où harmonie et esthétique ne font qu’un. Il est alors normal de chercher à copier l’idée de pureté, d’intelligence et de savoir original, afin de rebâtir toujours ce qui ne peut, hélas, rester éternel. Et tels que l’imaginaient les Anciens, les dieux servaient les hommes et le cosmos dans une recherche perpétuelle d’un équilibre dont est issue la création elle-même. Les hommes recevaient dès lors l’investiture que leur octroyaient les Dieux ; et les Dieux garantissaient une sécurité et un salut en harmonie avec le Cosmos.

C’est cette poussée verticale, cette rigueur de droiture particulière, métaphysique ; cette tension vigoureuse et pure qui oblige l’univers Indo-européen à justifier son action face à la Création issue de la volonté du Pouvoir Absolu Divin. Car les Dieux eux-mêmes s’incarnent au gré de la Création en marche afin de rectifier les déviances et les imperfections par la force et l’intelligence toujours associées… C’est d’ailleurs ainsi que le métallurgiste Héphaïstos, en brisant comme un œuf le crâne de Zeus permettra à la superbe Pallas Athéna armée de naître de l’intelligence et d’exprimer à son tour le savoir et la technique… Le Monde païen est toujours en devenir alors que celui des trois religions monothéistes issues du Livre est figé, tourné irrésistiblement vers les croyances en un monde meilleur, traduit par une image idéale d’un Paradis promis aux gentils par-delà le Ciel et la Terre, et pour le monde chrétien d’une parousie sans laquelle le Monde ne pourra jamais retrouver la “Sion Éternelle” et l’image de la “Jérusalem Céleste”… Pourtant nous verrons que l’hellénisme et le catholicisme ont un point en commun: la recherche de la perfection. Ainsi le christianisme ne pouvant rester éternellement sur ses acquis, devra s’adapter aux circonstances de son temps et aux évolutions de la pensée… Nous comprenons soudain, pourquoi rien ne peut être figé, et pourquoi nous sommes toujours en quête d’idéal, en quête de beauté, en quête d’Amour, de justice et de pureté car tout cela traduit une recherche intime profondément ancrée en nous, dans nos gênes, notre sang, notre ADN, comme un acquis depuis toujours, comme une matrice porteuse d’un savoir depuis l’aube du temps, aux racines profondes de notre civilisation Européenne Occidentale.

Ainsi par l’étude comparative du Professeur Rougier, nous comprenons les raisons définitives qui nous séparent des religions du “Livre” et pourquoi il ne peut y avoir aucun raisonnement commun, aucun point d’entente !

Pamphlet sans appel sur l’obscurantisme chrétien :

Le christianisme se veut intolérant contre tout ce qui n’est pas lui ou son semblable, sa vocation est de convertir la Terre entière… Religion prosélyte qui parfois, par son intransigeance, obligeait de gré ou de force à convertir les païens et les athées. Ce sont par les résolutions de Saint Bernard de Clairvaux pour la France et Hildegarde Von Binden pour l’Allemagne, que les deux têtes pensantes et dogmatiques de la chrétienté firent en sorte que le papisme déclare la guerre sainte contre les Albigeois et le Catharisme, (entre autres)… Mais en revanche, c’est par le baptême de Clovis que les Francs firent la France… Et cela fait partie du paradoxe de ce pays… Enfin, l’univers religieux des chrétiens réside dans l’idée du péché originel et d’une rédemption des âmes par la parousie ou le martyre, le royaume de Dieu n’étant pas de ce monde… Le monde vit dans le péché et la terre se vit déjà comme un purgatoire à l’image d’un Saint Louis, ce bon Roi de France dont la rédemption se paie du châtiment et de la punition par le martyre permanent et l’auto-sacrifice, vivant la condamnation et la culpabilité perpétuelle, toujours dans le besoin de se purifier des imperfections humaines afin de pouvoir se rapprocher de l’Esprit de son Dieu. Religion du martyre vécue comme unebénédiction. Le combat permanent de la vertu contre le vice. La charité étant aussi une vertu digne de tout éloge contre la bonne fortune des nantis… un regard humain plus qu’humain de miséricorde. La contrition, la charité, la pauvreté et la misère comme seuls biens personnels contre la noblesse arrogante des biens-nés…, aux jours ultimes de la “Révélation” du Jugement Dernier de l’“apocalypse”, les derniers ne seront-ils pas les premiers ?… Ainsi, il en va du repentir contre tout acte violent et les sept péchés capitaux comme clef de voûte de la “Faute originelle”, sauf pour les combattants de la foi galvanisés par la triple couronne du pape et de “son éternel blancheur de pureté”! D’ailleurs, il sera commandé à Saint Bernard de Clairvaux un manifeste qu’il écrira à l’intention du nouvel ordre monastique et guerrier des Chevaliers du Temple. Œuvre sans concession sur l’engagement de la noblesse à combattre au nom du Christ contre l’infidèle, jusqu’à la mort et dans le dénuement absolu. Le traité est sans appel. Exemple : « Que la guerre menace, ils se bardent alors intérieurement de foi et extérieurement de fer – et non pas d’or. Armés, et non pas ornés, c’est la crainte qu’ils suscitent chez l’ennemi, et non la cupidité… Ils se préoccupent du combat, non de l’apparat ; ils pensent à la victoire et non à la gloire, ils se soucient de semer la terreur plutôt que l’admiration… » (traduction du latin par P.Y.Emery frère de Taizé)

Lire la suite

Les commentaires sont fermés.