Je viens d’entendre, dans la revue de presse de France-Inter, quelques phrases qui me sont allés droit au cœur et à l’intelligence. La journaliste radio citait une chronique parue sous la signature de Fawzia Zouari dans l’excellent magazine Jeune Afrique.
Cet article, en voici ce qui m’a paru essentiel. Mais vous pouvez le trouver in extenso ici :
« Hier porté au pinacle, l'écrivain et chroniqueur algérien Kamel Daoud est désormais cloué au pilori.
Pourquoi ? Parce qu’il a osé affirmer que les viols perpétrés à Cologne par des immigrés issus du monde arabo-musulman sont la conséquence logique d’une tradition portée sur la répression sexuelle et génératrice de frustration chez les jeunes. Que n’a-t-il dit ! Culturalisme radical, clichés orientalistes, islamophobie, en a conclu un collectif d’intellectuels dans les colonnes du quotidien français Le Monde (...)
Contents, les intellectuels de Paris, vous qui observez nos sociétés de vos balcons et les jugez à l’aune de vos théories ? Je vous défie de démontrer le contraire de ce qu’affirmeKamel Daoud, qui, lui, vit sur le terrain, observe quotidiennement un monde où les femmes doivent arriver vierges chez leurs maris et où les célibataires sont rendus fous par la misère sexuelle, subit cette loi qui ne permet ni à l’homme ni à la femme d’avoir des relations physiques hors mariage. De quel droit lui déniez-vous la liberté de dénoncer un puritanisme réel et le courage de souligner les travers des siens ?
Il faut un « débat apaisé et approfondi », allègue ce collectif bon teint. C’est-à-dire ? Renoncer à franchir la ligne rouge en soutenant, comme le fait Daoud, que, oui, il existe une psychologie de la foule arabe ; oui, nous trimbalons une mentalité millénaire qui définit la femme comme un appât et une honte ; oui, il y a chez nous un rapport pathologique à la sexualité ; oui, il y a un racisme qui insinue qu’on peut violer une non-musulmane sans conséquences ; oui, certains nouveaux arrivants en Europe doivent se faire à l’égalité des sexes et à la laïcité ! »
Voilà qui mouche ces pseudo intellos donneurs de leçons, ces idiots utiles, que dis-je, ces crétins complices des sinistres barbus nazislamistes. Et Fawzia Zouari enfonce le clou :
« N’en déplaise à nos avocats autoproclamés, de plus en plus d’intellectuels arabes refusent la vision d’un Orient lisse et innocent aussi erronée que celle d’un Orient obscurantiste et haineux. Ils ne veulent plus jouer les admirateurs béats de leurs propres traditions et de leur religion. Ni devenir les otages d’un monde occidental traumatisé par l’accusation d’islamophobie et plombé par les scrupules d’une gauche qui va jusqu’à leur dénier le droit d’aimer dans l’Occident l’espace de liberté et d’émancipation auquel ils aspirent (...) »
Et elle conclut :
« Kamel Daoud dérange le confortable angélisme sur l’islam et les musulmans. (…) Il s’inscrit dans une autre lignée de musulmans : celle des écrivains rebelles et des penseurs du doute qui travaillent à desserrer l’étau du dogme et à faire naître l’individu musulman. Celle que nos signataires du Monde viennent d’acculer au silence. Voilà comment on fait de l’islamisme comme Monsieur Jourdain de la prose… »
http://www.jeuneafrique.com/mag/304007/societe/polemique-kamel-daoud-a-raison/
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/agressions-de-cologne-oui-il-y-a-178099