Ce 31 mars encore à la Une du site de ce qui fut l'organe central du parti communiste français, on pouvait accéder à un clip publicitaire auquel se prête l'inoxydable Régis Debray. (1) En 19 secondes, en dépit de son inimitable ton péremptoire, aussi inimitable que l’accent des clowns, il ne peut certes prononcer que quelques mots. "L'Huma" a un passé, voilà qui est certain, et un avenir, voilà qui semble moins assuré, il faut que ce journal ait un présent. Ce qui suppose de souscrire pour sa survie financière, comme on s'en doute.
C'est assure Debray un morceau d'Histoire de France.
L'appartenance marxiste commune n'a donc guère changé, en profondeur, seule la surface diffère, seul l'emballage a évolué, depuis, par exemple, cette conférence tricontinentale de La Havane de janvier 1966, où Regis Debray avait été l'invité personnel de Fidel Castro On s'est pudiquement abstenu en janvier de cette année de fêter le 50e anniversaire de l'événement.
C'est de cette matrice pourtant que le terrorisme alors gauchiste est sorti, avant que l'islamo-terrorisme n'en prenne le relais. L'aventure de Bolivie où Che Guevarra trouva la mort, et dont Debray se garde bien de tirer gloire, n'en fut qu'un premier acte sanglant de novembre 1966 à octobre 1967.
Quant au journal "L'Humanité" présenté par Debray comme un morceau de l'histoire de France voilà qui est bien distancié : est-ce un morceau glorieux que ce journal le petit doigt sur la couture du pantalon dans l'attente des mots d'ordre d'une puissance étrangère, épousant à la virgule près tous les changements de ligne, du pacte germano-soviétique aux Khmers rouges libérateurs de Pnomh Penh un jour, génocidaires le lendemain selon le changement d'appréciation du Kremlin. Les seules vraies réticences s'exprimeront en 1956 face au rapport Khrouchtchev, attribué à Khrouchtchev diront Thorez et tous les staliniens.
Un morceau de l'Histoire de France vous dit Debray. Un expert.
(1) 19 secondes à voir sur Youtube : "Régis Debray, l'Humanité c'est nous"