Dans son éditorial du Figaro de ce 4 avril, Yves Thréard écrit à très juste titre ceci :
"Les habitants d'Ile-de-France savaient-ils que leurs impôts locaux servaient à financer le séjour d'une importante délégation du conseil régional au Festival de Cannes ? 23 personnes étaient sur la Croisette en mai 2015, pour une facture de 258 000 euros. On ignore si, pour ce prix-là, le champagne était compris !
À elle seule, cette histoire résume la folie des grandeurs des élus socialistes qui gouvernaient 21 de nos 22 régions métropolitaines jusqu'en décembre dernier. De Rhône-Alpes aux Pays de la Loire, l'ampleur de la gabegie est édifiante."
Et il ne manque pas de rappeler aussi à quel point le p. de la r. François Hollande avait démontré comme président du conseil général de la Corrèze combien le gaspillage et l'endettement pouvaient fonctionner et ponctionner au niveau de ces Départements que l'on n'a toujours pas supprimés, aggravant le mille-feuilles administratif, sans doute pour ne pas faire comme les autres pays européens.
Hélas une fois établi ce désolant constat, le diagnostic ne suffit pas. La période pourrait avoir ceci de passionnant que les régions pour lesquelles on a voté en décembre n'ont pas reçu leurs compétences et leurs définitions précises. Elles restent à construire : l'Ile-de-France, par exemple, la plus peuplée, la plus riche, la plus bigarrée, etc. peut-elle exister sans maîtriser le projet du Grand Paris ?
On peut ainsi saluer par exemple l'opiniâtreté de Mme Pécresse, se féliciter qu'elle l'ait emporté sur Bartolone, apprécier l'audit qu'elle a fait établir de la déplorable gestion Huchon, etc. Très bien de lutter contre la fraude dans les transports en commun, de resserrer les boulons, de placer un pilote dans l'avion.
Reste cependant à savoir la destination de l'appareil, et, sur ce point le flou artistique, dans lequel la droite française se complaît, me paraît préoccupant.