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L’Opération Sentinelle est source de désaccords entre l’Intérieur et la Défense

L’Opération Sentinelle, et, plus largement, l’engagement permanent des armées dans la sécurité intérieure, provoquent actuellement de vives tensions entre les ministères de l’Intérieur et de la Défense. Un rapport de Matignon sur ce sujet, remis le 17 février au Premier ministre, a été classifié « Confidentiel Défense ». Au‑delà de l’opération Sentinelle, ce rapport détaillait « les évolutions permettant de garantir la disponibilité, la capacité d’action et l’efficacité des effectifs militaires engagés dans la mission de protection du territoire national ».

Ce rapport n’a été remis en catimini qu’aux deux chefs des commissions parlementaires de la Défense. En revanche, un autre document, public celui‑là et uniquement rédigé par le ministère de la Défense, a été présenté la semaine dernière par Jean‑Yves Le Drian au Sénat et à l’Assemblée nationale.

Le constat de cet état d’urgence permanent est que les militaires n’agissent plus dans une logique d’appoint ponctuel mais bien dans des opérations de surveillance policière classique. En effet, cette surveillance via une position défensive et statique ne revient pas normalement à la fonction militaire. Elle désarme moralement les soldats et aussi les expose à des problèmes juridiques en cas d’intervention, qu’elle soit appropriée ou non. Ce qui explique que le militaire en garde statique auprès du Bataclan soit resté l’arme au pied ainsi que l’a révélé le commissaire Jean-Luc Taltavull devant la commission parlementaire d’enquête sur la vague terroriste.

La question est grave : à qui les militaires obéissent‑ils lorsqu’ils sont engagés dans la sécurité intérieure ? C’est  très confus : à la fois au chef d’état‑major des armées et à leur propre hiérarchie ou au ministre de l’Intérieur, via les préfets des sept « zones de défense et de sécurité ».

Sur le terrain, les choses se passeraient généralement bien malgré quelques divergences de nature politique et tactique : la préfecture de police privilégie les « gardes statiques » devant les sites sensibles, notamment les synagogues ; le gouverneur militaire de Paris, plus soucieux d’efficacité et de sécurité de ses troupes, préfère les « dispositifs dynamiques » sous forme de patrouilles aléatoires.

 

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