Article paru sur a-rebours.fr et dans L’AF2000
L’originalité de l’Action française ne se voit nulle part aussi nettement que dans sa doctrine du « coup de force ». N’ayant jamais cru que la question du régime puisse être tranchée par le jeu ordinaire des élections, elle n’est pas un parti royaliste. N’ayant pas la naïveté de penser que le pouvoir puisse être pris par une conspiration de « cagoulards » isolés et sans relais dans les corps constitués, elle n’est pas non plus un groupuscule tenté par la clandestinité.
Sa vocation est de conspirer « à ciel ouvert », de créer un « état d’esprit royaliste » en répétant sans cesse ses raisons contre la République et pour la monarchie, mais aussi un état d’esprit favorable au coup qui renversera un régime que sa faiblesse condamne nécessairement et régulièrement à des crises susceptibles de le tuer.
De la lecture des textes de stratégie écrits par Maurras (qu’il s’agisse du subtil Mademoiselle Monk ou du vigoureux Si le coup de force est possible) se dégagent deux concepts clés : l’occasion et la direction. L’occasion, c’est la crise, que le peuple soit dans la rue contre le pouvoir ou que la nullité des institutions ait provoqué un désastre militaire ; la direction, c’est notre capacité à influencer le restaurateur de l’ordre, dont la survenue est aussi inéluctablement écrite dans les lois de la physique sociale que les conditions qui auront produit la crise, d’une part à tenter le coup, d’autre part à donner à ce coup une issue royale. [.....]
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