Depuis décembre et la perte de la grande ville de Ramadi, les djihadistes du groupe État islamique (EI) perdaient du terrain face à l'armée irakienne dans la grande province d'Al-Anbar. En fait, selon le Pentagone, Daech ne cesse de reculer sur le terrain : selon le porte-parole de la Défense américaine, Peter Cook, l'EI a perdu « environ 45% » du territoire qu'il avait conquis en Irak.
Et « le chiffre pour la Syrie est compris quelque part entre 16 et 20% », a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Arlington.
En juin 2014, le groupe ultra-radical sunnite avait lancé une offensive en Irak qui lui avait permis de s'emparer de vastes pans du territoire irakien à l'ouest et au nord de Bagdad, puis de prendre la capitale de la province d'Al-Anbar, Ramadi, en 2015. L'armée irakienne, les milices et les forces kurdes - encadrés notamment par 400 militaires français - ont repris Ramadi fin 2015, ainsi que la ville de Hit.
Les djihadistes ont cependant toujours la mainmise sur Fallouja, ainsi que la grande majorité de la province de Ninive (nord), dont sa capitale et deuxième ville d'Irak, Mossoul. Mossoul est l'objectif de la coalition internationale, qui espère récupérer la ville d'ici à la fin de l'année. Quatre importants centres de commandement ont ainsi été bombardés mi-avril.
S'il cède du terrain, l'EI reste capable de mener des attentats meurtriers dans les territoires contrôlés par le gouvernement fédéral, comme à Bagdad où trois attentats revendiqués par le groupe jihadiste ont fait près de 100 morts en une journée la semaine dernière.
Les déclarations du Pentagone sont cependant à relativiser. Le 26 avril dernier, le secrétariat d’État à la Défense affirmait que le nombre de combattants étrangers passant les frontières pour aller aider Daech avait été divisé par dix en 2015, passant de 2 000 à 200 par mois. La semaine dernière, la conseillère en contre-terrorisme de la Maison Blanche affirmait, elle, que « le flux des combattants étrangers est à une échelle jamais vue auparavant ».
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