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Pascal Bruckner : « Réactionnaire ! Cette injure doit devenir un titre de fierté »

Le philosophe analyse l’éclatement de la gauche française et les mouvements de radicalisation qu’incarnent Nuit debout et le courant islamo-gauchiste. Il revient sur l’affaire Black M, fiasco d’un « gouvernement qui oscille entre dogmatisme et frivolité ».

LE FIGARO. - Vous avez qualifié le mouvement Nuit debout de « Mai 68 dépressif »…

Pascal BRUCKNER. - Nuit debout est d’abord une coproduction médiatico-élyséenne : on a vu le président se féliciter que la jeunesse se rassemble, discute. Son espoir était clair : tant qu’ils palabrent, ils ne cassent rien. Pendant qu’ils réécrivent la Constitution, ils ne pensent pas à la loi El Khomri. C’est l’inverse qui s’est produit. Le mouvement, branché sur les réseaux sociaux, est extraordinairement réactif à l’actualité et accompagne toutes ses interventions de violence.

Vous y êtes-vous rendu ?

À plusieurs reprises. Il y a un côté « halte-garderie » où les nuitdeboutistes refont le monde à l’abri des CRS contre lesquels ils se retourneront un peu plus tard, une fois qu’ils auront bu. Leurs signes manuels, approbation ou désaccord, ressemblent à ceux du Club Med ou du « Collaro Show ». Tout le monde est extraordinairement sérieux. Plus le propos est creux et plus le ton est grave. On fustige les experts, mais la place de la République en regorge. Expert en astrophysique, expert en droit pénal, expert en sociologie. Nulle gaieté, nul humour dans ce rassemblement : une sinistrose arrosée à la bière. La seule invention a été empruntée au calendrier révolutionnaire : rallonger le mois de mars indéfiniment. Cela fait penser à la phrase de l’ancienne maoïste Maria-Antonietta Macciocchi : « Après Marx, avril ! » Citez-moi une seule idée intelligente sortie de ce monologue incessant qu’est Nuit debout. J’ajoute que les Parisiens qui ont payé de leur poche la restauration de la place de la République voient ce lieu régulièrement détruit, brûlé, privatisé par quelques centaines d’individus, on y casse le macadam pour y planter des graines ! On peut se consoler en espérant que Nuit debout devienne comme la Fête de la musique, comme Paris-Plages, une marque déposée. La société France pourrait l’offrir au reste du monde et exporter son savoir-faire en matière de grève : comment bloquer un pays en quelques jours grâce à une minorité ? [....]

La suite sur Le Figaro.vox

http://www.actionfrancaise.net/craf/?Pascal-Bruckner-Reactionnaire

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