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Et avec ça, donneurs de leçons!

Après le départ de Jose Manuel Barroso chez Goldman Sachs, un nouveau scandale entâchant la Commission européenne a été révélé ces derniers jours par des journalistes d’investigation. Au moment même ou Bruno Gollnisch  et  d’autres députés FN sont toujours incroyablement persécutés et menacés dans l’affaire abracadabrantesque des attachés parlementaires. Dans le collimateur cette fois se trouve la néerlandaise Neelie Kroes, commissaire européenne à la concurrence dans la Commission Barroso I entre 2004 et 2009, puis vice-présidente de la Commission européenne et commissaire européenne à la société numérique au sein de la Commission Barroso II entre 2009 et 2014. Mme Kroes fut ministre des Transports dans son pays et est membre du Parti populaire libéral et démocrate (VVD),  dont le président est l’actuel Premier ministre au pouvoir au Pays-Bas,  Mark Rutte. Un homme décrit comme « cool » par le président socialiste du Parlement européen Martin Schulz. Ce dernier apparemment ne tient donc pas rigueur à M. Rutte d’avoir affirmé en 2009 que les discours discriminatoires, voire insultants envers les minorités et la remise en cause de la réalité de la shoah ne devaient plus être une offense criminelle, et ce au nom de la liberté d’expression qui doit être selon lui explicitement garantie (« c’est une idéologie idiote, mais tu peux quand même pouvoir le dire »). Cool M. Rutte? Nous laisserons  à M. Schulz le soin de nous le confirmer.

Bien sûr, ce ne sont pas les propos de Mark Rutte qui sont aujourd’hui reprochés à Nellie Kroes mais le fait d’avoir cumulé sa fonction de commissaire européen avec une autre et de pas avoir déclaré ses précédentes activités professionnelles, deux fautes lourdes.

Paris-Match résume l’affaire:  « Neelie Kroes avait occupé secrètement des fonctions de directrice de la société offshore Mint Holdings aux Bahamas alors qu’elle était commissaire à la Concurrence »,  une « (mauvaise) demi-surprise, » car « ses allers-retours entre fonctions publiques et privées étaient connus. » Même si elle avait  «  oublié  de mentionner ses activités annexes au moment de sa nomination (…) le conflit d’intérêts paraît aujourd’hui évident. A Bruxelles, la stricte Mme Kroes oeuvrait à la libéralisation du marché mondial de l’énergie… tandis que sa société cachée aux Bahamas voulait racheter Enron, géant américain du gaz ! » C’est le collège des commissaires qui décidera de la sanction qui peut aller jusqu’à la privation de de son indemnité de retraite ( 6 000 euros par mois).

Rappelons-le, le 8 novembre 2004, Bruno Gollnisch avait officiellement réagi dans l’enceinte du Parlement à la nomination de la Commission européenne présidée pour la première fois par Jose Manuel Barroso, Commission « Indépendante des nations et des Etats, certes. Mais pas indépendante des multinationales ni des doctrines dominantes et liberticides. »

Le député frontiste notait  que les remaniements opérés à cette occasion  n’étaient pas neutres: « Expulsion de M. Buttiglione, qui osait ne pas mettre sur le même plan la famille naturelle et l’homosexualité. Expulsion de Mme Udre, coupable à vos yeux de trop défendre les agriculteurs de son pays. Mais on garde M. Kovacs, le stalinien hongrois reconverti en socialiste modèle, qui avait brillé par son incompétence. On garde à l’agriculture Mme Fischer Boel, dont le mari élève des porcs… en Russie, malgré l’évident conflit d’intérêts. Et on garde à la concurrence Mme Kroes, malgré ses liens avec les multinationales. « 

Liens qui étaient, la preuve en est, un secret de polichinelle. Mme Kroes, comme le rapporte sa fiche wikipedia, ayant détenu ou détenant encore  un mandat d’administrateur dans 43 grandes entreprises et siégeant ou ayant siégé au board de 12 entreprises. Elle est par ailleurs mise en cause dans son pays, « pour la gestion de son patrimoine immobilier et des relations d’affaires peu claires avec le promoteur Jan-Dirk Paarlberg proche d’un groupe mafieux… » Toutes choses que les vertueux donneurs de leçons européistes (et Mme Kroes elle même n’était pas avare à son poste de moraline et de rappel à l’ordre des récalcitrants à la doxa bruxelloise) feignent aujourd'hui de découvrir!

Certes, nous sommes bien lotis en France pour ce qui est des professeurs de morale(s). Un exemple tout frais: Patrick Cohen, le matinalier de France Inter nous explique dans un article de Libération intitulé « Eric Zemmour, odieuse audience » pourquoi il n’invitera pas Eric  Zemmour sur l’antenne du service public,  à l’occasion de la publication de son dernier ouvrage (quoi qu’on en pense par ailleurs).  « Un, dit-il,  on n’est pas loin de discours pouvant tomber sous le coup de la loi. Deux, son livre n’est pas une œuvre originale si on met de côté les quelques pages de la préface. Trois, il y a suffisamment d’intellectuels dans le paysage pour ne pas aller chercher quelqu’un qui a été journaliste mais qui est devenu un acteur politique sans en avoir la légitimité électorale. »

Les « justifications » énoncées ici sont-elles recevables?  Cette « cohennerie »  s’adresse surtout  parfaitement à 80% des journalistes et animateurs  de France Inter qui s’estiment assez légitimes pour  abreuver  leurs auditeurs de leurs oukases  gauchos-libéraux-libertaires-bobos et  qui insultent régulièrement l’électeur frontiste qui les nourrit avec ses impôts. Et certains s’étonnent encore du fossé qui ne cesse de croître entre les Français et la Caste qui, à Bruxelles comme dans les palais de la république et les rédactions, s’érige en Guide indépassable et en  arbitre des élégances.

http://gollnisch.com/2016/09/23/ca-donneurs-de-lecons/

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