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Hidalgo peut encore faire beaucoup de mal

Ils ont sans doute eu, paradoxalement, raison ces épurateurs anonymes, lovés dans les incompétents services de Mme Hidalgo. Ils nous ont rappelé, le 18 octobre au soir, combien leur administration reste incapable d'objectivité et de neutralité, de respect de la liberté d'opinion et d'expression.

Rappelons ainsi que la Mairie de Paris compte d'illustres adjoints comme M. Ian Brossat, PCF, "adjoint chargé de toutes les questions relatives au logement et à l'hébergement d'urgence"ou comme Mme Vieu-Charrier, PCF, "adjointe chargée de la mémoire et du monde combattant" ou un Paul Klugman, étiqueté officiellement PS, "adjoint chargé de toutes les questions relatives aux relations internationales et à la francophonie." Sans ces gens, sans leur soutien, sans leur infiltration acceptée, la prétendue majorité municipale serait ramenée à sa réalité électorale plus que fragile.

On cherchait à empêcher d'Institut d'Histoire sociale de tenir le 19 octobre au matin, son colloque annuel. Celui-ci devait se dérouler dans une salle retenue de longue date. Cet endroit se prétend encore "Maison de l'Europe", mais il appartient à la Mairie de Paris et es gens le considèrent en fait comme leur annexe. Et, sans en prévenir eux-mêmes les responsables de ce colloque, ils ont donc décidé de retirer leur salle quelques heures à l'avance à une association qui se réunit dans ces lieux depuis quelque quinze ans chaque année pour un colloque.

Les chiens aboient, la caravane passe.

Nous nous sommes donc réunis ailleurs et j'ai éprouvé le sentiment que malgré ces embûches mesquines et de dernière minute la réunion aura été un succès matériel et psychologique.

Ils ont, sans le vouloir sans doute, réveillé notre combativité au service de la Liberté. Pauvres petits roublards qui se croient abrités derrière les murs d'une respectabilité autoproclamée, ils ne semblent pas se rendre compte que le grand vent de l'Histoire tourne et se retournera de plus en plus contre leur imposture.

Leurs tirages diminuent, leurs audiences se tassent, la fréquentation de leurs sites s'effondrent, leurs électeurs s'enfuient, leurs salles de réunion se vident, mais ils se tiennent toujours là, telles des statues improbables d'un commandeur de carton-pâte qui n'en finit pas de se prétendre incarnation de la morale.

Or le mécanisme de l'élection présidentielle nous laisse croire en ce moment que tout se joue sur la personnalité du petit homme qu'on arrachera en mai prochain à son confort et qui semble vivre contre toute vraisemblance ses derniers jours d'espoir de réélection.

Certes en 2011 les primaires du parti socialiste avaient donc choisi, par un curieux subterfuge, le candidat Hollande. "Je vote pour le plus bête" disait déjà Clemenceau en 1887. Aux temps de la IIIe république, il s'agissait d'envoyer au palais de l'Élysée le plus insignifiant spécialiste des dosages internes du parti central, qui s'appelait alors le parti radical, et qui a été rebaptisé socialiste au congrès d'Épinay de 1971 sur les décombres de la vieille SFIO. Dans un délai assez court, près d'un demi-siècle plus tard, ce qui restera de la gauche aura à se repenser. C'est son problème pas le nôtre.

Or, il ne suffit pas savoir, parmi les plausibles glorieux de la droite, lequel d'entre eux succédera à Hollande. La chose n'est certes pas dénuée d'intérêt mais elle reste très loin de couvrir tout le prisme des futurs possibles. Il y aura un premier ministre, aux pouvoirs constitutionnels et techniques beaucoup plus considérables qu'on le croit ordinairement, une assemblée nationale détentrice du pouvoir législatif. Les enjeux restent dans ces deux registres parfaitement ouverts. On a évoqué récemment les noms de chefs du gouvernement qui pourraient s'appeler demain aussi bien Valérie Pécresse que François Baroin : ce n'est pas tout à fait la même chose. Quant à l'assemblée quel que soit le poids des investitures décernées depuis des bureaux parisiens et négociés en coulisse, quel que soit le renouvellement de gens comme l'inusable Balkany à Levallois, ce seront globalement, et dans chaque circonscription du pays les électeurs qui décideront.

Enfin, à Paris, il restera un cœlacanthe, fossile vivant de ce qui fut l'union de la gauche puis la gauche plurielle, incluant encore les survivants et les sous-marins recyclés et impunis de l'appareil stalinien. Cette personne s'appelle Hidalgo. Certains s'irritent seulement du caractère exaspérant et contre-productif de ses initiatives. Certains n'y voient que la porte-parole de ceux que l'on ne veut désigner que sous leur surnom argotique de "bobos", en oubliant ceux qu'on appelait les "cocos".

Il faut non seulement faire comprendre que la Municipalité parisienne représente bien plus que cela. Il faut contribuer à faire émerger une majorité alternative susceptible d'enrayer l'œuvre destructrice de l'actuelle. L'échéance ne se situe pas en mai ou juin 2017, car Hidalgo n'a été élue qu'en 2014, pour un mandat de six ans. Elle peut encore faire beaucoup de mal, à Paris et donc au pays tout entier. Il faut s'y opposer : reste ainsi à peine quatre ans pour sauver Paris.

JG Malliarakis

http://www.insolent.fr/

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